J’ai dépassé depuis longtemps le seuil de la simple curiosité devant une jolie couverture. Déjà conquise, je me dirige vers la banque de prêt.
A la lecture, Mâkhi Xenakis ne me déçoit pas non plus. Bien au contraire. Laisser venir les secrets est un recueil de deux nouvelles : la petite fille et jalousie. La première me transporte dans la peau d’une petite fille qui grandit et doit surmonter ses angoisses. La mise en page est telle que je m’arrête sur chaque mot, chaque miette du texte est lourde de sens. La lecture s’impose avec lenteur et profondeur. Sans aucune ponctuation, le texte demande à être lu et savouré d’une seule traite. Dans la même lancée, la seconde partie, jalousie, concerne, cette fois, une femme mariée et trompée. Le sentiment décrit m’envahit un peu plus à chaque vers. Dans les deux nouvelles, je peux sentir monter en moi, intimement, la violence et l’intensité des émotions des personnages.
Je pourrais m’arrêter là et ce simple livre embarqué par hasard serait déjà une excellente surprise. Mais ce n’est pas fini. Mâkhi Xenakis n’est pas seulement écrivain. Elle dessine aussi. L’étrange couverture qui m’avait interpellée dès le début est réalisée par ses soins. Et Laisser venir les secrets est jalonné de plusieurs de ses œuvres aux pastels noir et rose, au crayon. Le texte et le dessin sont remarquablement liés : l’un éclaire l’autre et réciproquement. Pour vous donner un exemple, j’ai choisi de m’approprier l’un des ses tableaux en l’intégrant au bandeau de ce blog : le Grand triptyque aux 3 vides n°1.
Pour vous faire votre propre opinion, il existe un site web de Mâkhi Xenakis. Quant à moi, je retourne au papier : lorsque le livre devient devient objet d’art, pourquoi se contenter du numérique. ;)