My Favourite Faded Fantasy de Damien Rice

Publié le 03 novembre 2014 par Notsoblonde @BlogDeLaBlonde

Ca faisait 8 ans qu'on n'avait pas entendu de nouvelle production signée Damien Rice.

8 années, c'est long quand on aime un artiste et qu'on s'est délecté de ses deux premiers albums. On a beau les ré-écouter régulièrement, O, puis 9 -et inversement- vient le moment où l'on a soif de nouveauté.

Alors bien sûr on me dira qu'il a tout de même fait quelques concerts, ce qui a permis de tenir bon, dans l'attente de la suite dont on n'avait presque fini par se convaincre qu'elle n'arriverait jamais -malgré les promesses réitérées à chaque live, justement.

Il y avait bien quelques nouveaux titres (dont "The box", merveilleux morceau s'il en est ou encore "the greatest bastard") qui laissaient espérer que ça finirait par arriver mais ne voyant rien venir, le petit monde des fans du poète irlandais commençait à s'impatienter sérieusement.

Et voilà qu'arrive soudain, alors qu'on ne l'attendait plus, un nouveau album.

"My favorite faded fantasy" c'est un peu l'album auquel on ne croyait plus et, comble de déveine, par deux fois je me suis lancée dans la rédaction d'une chronique et par deux fois je l'ai perdue.

La première fois, à réception de l'album : quelques lignes seulement, jetées sur un billet que j'ai oublié de sauvegarder avant d'éteindre. Malchance.

La seconde fois, je m'y étais remise plus sérieusement.

Attentive aux différents morceaux, prenant des notes à chaque titre, tentant d'effectuer des regroupements, de trouver des lignes directrices et là, la déconnexion qu'on n'explique pas, l'absence de sauvegarde, encore, pas de récupération possible.

L'envie de pleurer. Puis la décision, légitime, de laisser tomber.

Mais voilà, c'est plus fort que moi : Aujourd'hui tu peux écouter toi aussi ce merveilleux album et j'ai eu envie de t'en parler un peu.

Te parler de cet album qui sent bon la liberté, avec ses morceaux aux formats atypiques ("It takes a lot to know a man" 9:32 dont 5 minutes d'outro, par exemple) et ses irrésistibles ritournelles.

Ses envolées de cordes et ses pièces de piano délicates, ses choeurs enchanteurs et ses passages parlés parfois même sussurés.

C'est bien simple il n'y a rien à jeter là dedans.

A tel point qu'on en vient presque à se dire que ça valait la peine d'attendre 8 ans. Pour obtenir une production de cette qualité là; qui reste fidèle à ce qu'on connaissait de l'artiste qui se renouvelle ici sans jamais se trahir.

Damien Rice a ce talent rare de réussir à te faire monter les larmes aux yeux et à faire se dessiner un sourire sur ton visage sur un seul et même morceau (prenons "The greatest bastard" -au hasard- comment résister à ce passage "I helped you open out your wings, your legs, and many other things, Didn't I?" sans esquisser un joli sourire?).

Délicieuse amplitude émotionnelle le long de laquelle on se laisse glisser au son de sa voix au grain si particulier, avec laquelle il s'amuse ici à jouer, lorgnant vers des altitudes où elle ne s'était pas encore aventurée jusque là.

On retrouve ici parfois avec délice un délicat filet de voix féminin qui n'est pas sans rappeler la belle époque des collaborations avec Lisa Hannigan et on a beau se dire que ce temps est révolu, on ne désespère pas de retrouver une présence féminine, sur scène, bientôt, à ses côtés.

On aime se laisser surprendre par les directions audacieuses que prennent certains titres dans lesquels on croit retrouver les ballades folk auxquelles il nous avait habitué mais qui nous entrainent loin ou plutôt très haut.

Cet album c'est un vrai régal à déguster tranquillement alors que l'automne s'installe et que le vague à l'âme de novembre commence à tenter de se faire une place.

Pour accompagner cette délicieuse torpeur, cette mélancolie légère, rien de tel qu'une écoute quotidienne de ce très bel album.

A lancer dès maintenant.

Et à laisser tourner en boucle.

Tout le temps.

Aucune idée de la formation qui va se produire sur scène lors de sa tournée mais mercredi prochain, il sera aux Folies Bergères et tu sais quoi? J'y serai.

Qu'il soit seul sur scène ou accompagné d'un quatuor à cordes, je sais que je serai sous le charme .

Je t'avoue que j'espère secrètement des cordes et mêmes des cuivres, à ses côtés; la richesse et la finesse des arrangements de cet album, "My favourite faded fantasy" laissant augurer du meilleur dans l'hypothèse d'un live symphonique (et voilà que je m'emporte).

Je croise les doigts et je te laisse avec l'album. Avant de te raconter son live ici, très vite.

Enjoy!