Les mauvaises habitudes alimentaires

Publié le 03 novembre 2014 par Santelog @santelog

Certes, se décider à adopter une alimentation équilibrée va contribuer à améliorer sa santé. Mais, même après l’adoption d’un régime alimentaire varié et équilibré, les années de mauvaises habitudes alimentaires laissent leurs marques épigénétiques, démontre cette étude de l’Université de Leiden (Pays-Bas). Ces données, présentées dans le Journal of Leukocyte Biology suggère ainsi des effets persistants affectant le comportement du système immunitaire.

Les scientifiques montrent sur la souris que même après des modifications de régime alimentaire permettant une réduction des niveaux de cholestérol sanguin et de l’athérosclérose, les effets d’un mode de vie malsain lointain affectent toujours les fonctions du système immunitaire.

Les scientifiques ont mené leur recherche sur 2 groupes de souris modifiées génétiquement pour développer une hypercholestérolémie et une athérosclérose. Ces souris ont été nourries soit avec un régime riche en graisses, soit avec un régime alimentaire normal. Après une longue période de ce régime, les chercheurs ont prélevé un peu de leur moelle osseuse et l’ont transplantée chez des souris «  receveuses  » nourries avec un régime «  normal  ». Puis les chercheurs ont évalué le développement de l’athérosclérose, le nombre et l’état des cellules immunitaires et les niveaux de certains marqueurs épigénétiques de l’ADN dans la moelle osseuse des souris receveuses.

Leur analyse constate chez les souris receveuses de moelle osseuse de souris nourries avec un régime riche en graisses vs un régime normal,

·   que la méthylation d’ADN, une signature épigénétique dans la moelle osseuse est différente,

·   des différences importantes dans les fonctions du système immunitaire,

·   un développement accru de l’athérosclérose.

Les mauvaises habitudes alimentaires modifient ainsi durablement l’expression de certains gènes, dont les gènes liés à l’immunité. Ces modifications épigénétiques -ou dans l’expression des gènes- expliquent la persistance d’un risque cardiovasculaire plus élevé, même après l’adoption d’un mode de vie sain.

On savait depuis longtemps que le mode de vie et la nutrition peuvent affecter le fonctionnement du système immunitaire, cette étude suggère son incidence durable sur le risque de maladie.

Source: The Journal of Leukocyte Biology November 2014 doi:10.1189/jlb.1A0114-017R Diet-induced (epigenetic) changes in bone marrow augment atherosclerosis