Paradise Lost

Par Bullesdeculture @bullesdeculture

Premier film de l'acteur italien Andrea Di Stefano, ce portrait original de Pablo Escobar est une belle réussite qui narre la rencontre amoureuse entre la nièce de ce dernier et un jeune canadien fraîchement débarqué en Colombie : Paradise Lost.
Synopsis : Nick (Josh Hutcherson, rappelant un DiCaprio époque Roméo+Juliette) vient d'arriver en Colombie où son frère (Brady Corbet) est déjà installé. Nick souhaite donner des cours de surf mais cette idée va rapidement lui passer lorsqu'il croise la route de Pablo Escobar (Benicio Del Toro), par l'intermédiaire de se nièce Maria (Claudia Traisac, premier rôle, au charme incandescent et innocent).


Alors disons-le tout de suite, Andrea Di Stefano ne souhaitait pas faire un énième film « de mafia » et c'est fort heureux. Bien sûr on peut penser furtivement à Scorsese, Coppola ou encore James Gray mais ce qui est fort ici, c'est qu'à aucun moment, le réalisateur n'essaie de les imiter ou de s'en inspirer. Il dresse un portrait assez personnel, honnête et simple de Pablo Escobar. En effet, le gigantesque trafic de cocaïne qu'a engendré Pablo Escobar est quasiment banni de l'intrigue et ce qui intéresse davantage Andrea Di Stefano, c'est la personnalité de ce leader charismatique qui s'avère séduisant au départ puis de plus en plus machiavélique et dangereux. Comme tous les films réalisés par des acteurs, inutile de dire que (tous) les comédiens et comédiennes de ce long-métrage sont excellemment dirigés. L'adage se vérifie à nouveau pour cette œuvre qui se révèle aussi bien charmante que traversée par une tension savamment dosée. L'action se déroule durant la seconde moitié des années 80 où l'on voit Pablo Escobar, à la fois, en homme politique aimé, en père de famille dévoué et en baron de la drogue impitoyable et redouté. En façade, le film nous montre un homme charismatique et un poil artiste (n'hésitant pas à pousser la chansonnette). C'est également ce que "voit" au premier abord le personnage de Nick. Ce dernier rencontre Maria  qui est la nièce de Pablo Escobar. Grâce à cette idylle naissante, Nick va faire davantage connaissance avec ce personnage insaisissable.

La narration est fluide et le film oscille entre différents genres plaisants qui se marient fort bien : le portrait psychologique le thriller par petites touches ou encore la tragédie mais à aucun moment, on a l'impression d'être dans un film de mafia, même si le parcours de Pablo Escobar s'y prête à merveille. C'est comme si vous entriez dans un univers inconnu, séduisant au départ puis de plus en plus effrayant et dangereux.
Ajoutons aussi que la thématique de l'illusion est omniprésente. D'où le joli titre au film : Paradise Lost.
La mise en scène n'offre pas de réelle surprise et c'est le seul regret que l'on pourrait avoir. C'est soigné, alléchant mais jamais audacieux. C'est un cinéma plus humain et plus proche de ses personnages et donc de ses acteurs.
Il nous reste à savoir si Andrea Di Stefano saura confirmer ce baptême fructueux dans un second film. À suivre.

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G.C.G.


En savoir plus :
http://www.pathefilms.com/film/paradiselost (site officiel du distributeur)