Benediction

Par Elisabeth Leroy

Vers le Ciel où son oeil voit un trône splendide,

Le Poète serein lève ses bras pieux

Et les vastes éclairs de son esprit lucide

Lui dérobent l'aspect des peuples furieux :

- Soyez béni, mon Dieu, qui donnez la souffrance

Comme un divin remède à nos impuretés

Et comme la meilleure et la plus pure essence

Qui prépare les forts aux saintes voluptés !

Je sais que vous gardez une place au Poète

Dans les rangs bienheureux des saintes Légions

Et que vous l'invitez à l'éternelle fête

Des Trones, des Vertus, des Dominations.

-Charles BAUDELAIRE -