TELEVISION: Engrenages, les rouages de la 5ème saison / Spiral, the wheels of the season 5

Par Bullesdeculture @bullesdeculture

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Encore plus noire, encore plus intense, la saison 5 de la série polar Engrenages nous entraine une nouvelle fois dans les arcanes de la justice française avec 12 épisodes de 58 minutes, très efficaces grâce à la méthode de production même de la série.
Darker, more intense, the season 5 of the thriller series Spiral takes us once again in the mysteries of the French justice with very efficient 12 episodes of 58 minutes thanks to the  producing method of  the series itself.
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Une organisation « à l’américaine »

Caroline Proust, Brannon Braga, Anne Landois
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Cette création originale de Canal+ s’est dotée, pour cette nouvelle saison, d’une méthode d’organisation digne des meilleures productions US : un showrunner - Anne Landois dont la mission est d’encadrer l’écriture et la réalisation des épisodes -, un pool d’auteurs et trois réalisateurs.Ainsi Anne Landois a écrit l’arche narrative de la saison (avec Simon Jablonka), participé au casting, à la sélection des décors ainsi qu’au choix des équipes de scénaristes et à la supervision de l’écriture. Personne omnisciente dans la réalisation, la qualité de la saison lui est en partie due.
Engrenages, c’est également, un gros travail de documentation in vivo avec le consulting technique de 2 avocats pénalistes, 2 juges d’instruction, des policiers dont 3 commandants de la BRB (Brigade de Répression du Banditisme) puisque cette saison nous plonge dans le monde interlope du grand banditisme et des indicateurs. Ce travail de fourmi offre au spectateur un rendu réaliste et une crédibilité qui nourrissent la tension permanente de la série.
Une intrigue construite sur les personnages

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Dans la saison 4, il y avait une enquête principale autour de laquelle s’agrégeaient, avec plus ou moins de réussite, les intrigues secondaires des personnages. La saison 5 a été construite à l’envers (ou peut être est-ce à l’endroit ?).
L’objectif est vraiment de réunir les personnages autour d’un « noyau central » qu’est l’affaire d'un double homicide. Toute la saison est ainsi construite autour de la trajectoire personnelle des héros. Chaque personnage est confronté à un obstacle personnel qui trouve fortement écho dans l’affaire. En ayant construit la saison de cette manière, l’histoire nous plonge au plus près de l’intimité de chaque personnage, au plus près de « sa réalité ». Les personnages gagnent en épaisseur et en humanité, comme le Juge Roband (Philippe Duclos), qui laisse apparaître une facette plus drolatique de sa personnalité. L’écriture est donc musclée sur l’action et gagne en finesse sur la psychologie des personnages… Un régal.
Une thématique forte

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Comme pour chaque saison, l'engrenage infernal de chaque personnage et de chaque élément de l’intrigue se met progressivement en place sauf que dans cette saison, c’est l’affaire de double homicide qui bouleverse l’existence de chacun.Laure Berthaud (Caroline Proust) est confrontée au deuil impossible de Sami (Samir Boitard),  tué en fin de saison 4, car elle porte la vie (elle découvre sa grossesse dans la première minute de l’épisode 1). Gilou (Thierry Godard) réalise la vacuité de son existence et son envie de créer une famille (et pourquoi pas avec Laure) mais se retrouve bientôt trahit par sa seule « famille », les flics. Tintin (Fred Bianconi) traverse lui une crise familiale car il ne se remet pas d’avoir survécu « à la place de Sami ». Pierre Clément (Grégory Fitoussi) et le Juge Roban, jusque là dans une relation quasi paternaliste, vont s’affronter sur ce dossier et notamment sur une toute nouvelle intransigeance du Juge Roband.
La saison 5 aborde ainsi, sans lourdeur, la thématique du délitement de la structure familiale. Et les membres de l’équipe de Laure de se questionner : quels liens les unissent réellement ?Tous ces chamboulements amènent à s’interroger également sur les conséquences d’une implication émotionnelle très forte dans une enquête.
Enfin, la saison pose également le doigt sur un tabou important en France car Laure ne désire pas être mère. Autant d’éléments qui apportent une profondeur appréciable à la saison.
Des acteurs justes

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Enfin, le jeu de chaque acteur frise la perfection dans cette saison et c’est là aussi lié à la méthode de travail ; et tout d’abord à leur implication dans la création de la saison dès le travail de rédaction des arches narratives. Car Anne Landois a échangé avec les acteurs principaux sur le parcours de leur personnage. Malin : après 4 années, qui les connaît mieux qu’eux ?
Ainsi, l’appropriation des acteurs est-elle totale et cette saison sonne, tant au niveau des intrigues que des dialogues, particulièrement juste. Thierry Godard a d’ailleurs pu improviser sur plusieurs scènes, nourrissant là aussi le rendu "plus vrai que nature" de la série. Cette méthode de travail apporte une intensité particulière dans le jeu des acteurs. Caroline Proust, en premier lieu, interprète une Laure Berthaud en prise à ses émotions et ses questionnements. Elle incarne avec brio un personnage très paradoxal car toujours sur le fil, femme fragile, chef solide et courageux, garçon manqué et grande séductrice. Dans cette saison, Laure se met d’ailleurs à nue, comme dans cette scène très touchante où le capitaine pleure dans la salle d’autopsie.
C'est donc une saison 5 très prometteuse qui débute dès demain sur Canal+. Nous avons pu visionner les deux premiers épisodes, espérons que l'intégralité de la saison soit à la hauteur.
Marjolaine G.


En savoir plus :
- http://www.canalplus.fr/c-series/pid4559-c-engrenages.html (site officiel)
Retrouvez l'intégralité de la saison 5 en VOD sur myCANAL dès le 10 novembre et en diffusion tous les lundi à 20h50 sur la chaine Canal+