Le daimyo, les geishas et la brume

Par Camillebook @carnetsdecam

« Quel titre bien mystérieux ! », je vous entends tous penser à voix haute. Patience, vous saurez bientôt le pourquoi et le comment de toute l’affaire.

Le weekend dernier, c’est à Hakone que nous avons établi nos pénates pour trois jours et deux nuits. Hakone (箱根) fait partie du parc national Fuji-Hakone-Izu, à moins de cent kilomètres de Tokyo. Réputée pour ses sources chaudes, sa nature splendide et sa vue imprenable sur le Mont Fuji, Hakone est l’une des destinations les plus populaires chez les Japonais et les touristes étrangers désireux de faire une pause hors de Tokyo. (Source : japan guide.com)

Daimyo : seigneur de guerre et gouverneur de province dans l’ancien système féodal japonais. Le lundi 3 novembre était un jour férié consacré à la culture, et nous avons donc pu assister au Daimyo Gyoretsu, ou « parade des daimyos », un festival créé en 1935 qui fait revivre, l’espace d’une journée, le Japon de l’ère Edo. Je ne me perdrai pas en de vaines explications qui rebuteraient la plupart d’entre vous et me contenterai de dire que ce défilé reconstitue le cortège officiel des daimyos qui faisaient le voyage entre Edo (l’actuelle Tokyo et capitale du clan Tokugawa) et leurs fiefs. Pour plus d’infos, vous pouvez consulter ce site. Ci-dessous, une vidéo du défilé – soyez indulgents c’était la première fois que je me prêtais à cet exercice.

Geisha : comme vous avez pu le voir dans la vidéo, nous avons pu assister au défilé depuis deux postes d’observation différents, le premier à 10h du matin au départ de la procession, puis à 11h35, moment où des geishas se joignent au cortège. S’en est suivi pour nous un débat sur la nature exacte des geishas : prostituées, courtisanes de luxe, artistes, escort girls ? Les références au film Mémoires d’une geisha ne suffisant malheureusement pas à résoudre la question, nous avons admis d’un commun accord qu’il s’agissait d’un « cas complexe ». End of the story.

Brume : le lundi, nous fûmes chanceux, le temps décida de se montrer clément. Mais après un samedi scandé par les trombes d’eau que déversait le ciel maussade, le dimanche se plaça sous le signe du brouillard. D’abord les vapeurs exhalées par la montagne, dans les contreforts surplombant le lac Ashi, puis la brume montée des eaux froides de ce dernier : ambiance fantomatique et gloomy, parfaite pour une visite du check point de Hakone (reconstitution d’un poste de contrôle sur la route du Tokkaido, dont l’objectif était de contrôler les passagers quittant Edo, particulièrement les femmes).

Bienvenue à Owakudani, ou « vallée des grands bouillonnements », site volcanique très actif – odeur d’oeuf pourri bonjour.

Les oeufs noirs cuits dans l’eau soufrée, spécialité du lieu ; il s’agit d’un bon vieil oeuf dur classique, sauf qu’il a la réputation de vous conserver jusqu’à l’âge de cent ans ! Alors, évidemment, j’ai goûté.

Les « bateaux pirates » qui assurent la liaison d’une rive à l’autre du lac. Kitsch, mais très chouette.

Un petit torii mignon les pieds dans l’eau. 

Le check point de Hakone noyé dans la brume

Au pied du torii de la Paix 

Voilà, c’est tout pour aujourd’hui, le prochain article parlera un peu de mode japonaise et des quartiers dans lesquels il fait bon chiner à Tokyo :)

Mata ne !