Non, mec, j’ai pas eu le temps d’écouter ton album

Publié le 11 novembre 2014 par Swann

Tu vois, je m’étais faite une promesse à moi-même. Enfin deux. Ouai, on se parle souvent entre moi et moi. Et on s’était dit quelques petites choses.

1. Arrêter de faire des billets hate sous le coup de la colère ou de la fatigue ou de la vive émotion (jurisprudence Enora).
2. Ecouter tous les albums que je reçois.

Mais voilà, il est loin le temps où j’étais encore une étudiante qui pouvait zapper deux trois cours dans la journée pour écouter des albums, casque sur les oreilles, dans son lit, en mini-short, les jambes contre le mur, la tête en bas. Oui, je sais, tu te dis que c’est une façon étrange d’écouter la musique, mais chacun fait fait fait, c’qu’il lui plaît plaît plaît. Moi, j’aime écouter la musique allongée dans mon lit, la tête en bas, les jambes contre le mur. Mais ceci est hors sujet, on en parlera à un autre moment, si tu veux. Le truc, tu vois, c’est que je suis ravie de recevoir des albums, des mails de gentils groupes qui se présentent comme les nouveau Joy Division (LOL), Strokes (double LOL), Arctic Monkeys (ça vaut un XPTDR ça non? ouai, je sais ça se dit plus), ou les héritiers des Stones (j’voulais mettre « allô », mais je crois que c’est déplacé). Bref. Ça fait hyper plaisir. Vraiment et je fais mon maximum pour écouter ce que je reçois, faire des chroniques sur les groupes pour qui j’ai eu de véritables crushs… Etrangement, il y en a de moins en moins en France et de plus en plus au Canada et en Angleterre… Bref, ça aussi c’est un autre sujet.

En revanche, ce qui est moins funny, tsé là, c’est quand je reçois chaque jour un « t’as eu le temps d’écouter mes trois EPs, les remixes faits par mes copains et puis visionner mes 65 clips faits maison » de la part de quelques groupes. Ou un « je te rappelle que je t’ai envoyé l’album de TrucMuche il y a XX temps, qu’est-ce que tu en as pensé ? Tu l’as au moins écouté ? ».

CHAQUE.PUTAIN.DE.JOUR.

Non, mec, meuf, groupe, manager, attaché de presse, qui que tu sois. J’aimerais vraiment pouvoir, mais malheureusement, il n’y a que 24 heures dans une journée. Je consacre 10 heures de ma vie à un premier boulot, deux heures aux transports, quatre heures à mon deuxième et troisième boulot, une heure et demi à ma vie privée et sociale. Le quota d’heure quotidienne s’épuise et les dernières putain d’heures qu’il me reste sont consacrées à la récup. Tu sais, ce moment où l’on doit dormir et éventuellement manger. C’est pas beaucoup. Alors ce laps de temps est partagé en deux. Il y a quelques heures qui sont consacrés à des groupes que j’aime vraiment vraiment beaucoup. Ceux pour lesquels j’accepte de sacrifier encore deux heures sommeil pour écouter leur album, écrire une chronique, même si je dois me lever à six heures du mat et que le réveil m’indique qu’il est 3 heures et des brouettes. Parce que RockNfool est encore un blog et que dedans, il n’y a que des vrais coups de coeur, je choisis encore l’option : « ne parler que de ceux que j’aime ». Non, on n’est pas un webzine ou un site alimenté par des stagiaires sous-payés dont le seul but est d’écrire sur tout et n’importe quoi pourvu que ça clique, qu’il y ait des passe-droits, des privilèges où que ça fasse gonfler le carnet d’adresse. Ça ne m’intéresse pas.

De même lorsque des attachés de presse qui font beaucoup trop bien leur job et me harcèlent encore sur toutes mes boîtes mails et téléphones pour que j’écrive sur la p***** de tournée d’un artiste qui ne me touche pas, ou pour faire une interview d’un mec dont je n’apprécie même pas la musique. Charts in France ou n’importe gros sites du genre le fera, moi pas. Pas sur ce blog. Les gros sites travaillent pour ça. Moi pas. RockNfool n’est pas mon travail, je ne suis pas payée, je ne dois rien à personne. Ce n’est pas un website, c’est UN.BLOG. Et, je crois que les gens ont tendance à oublier qu’un blog est un espace de liberté où les gens qui écrivent dessus, n’écrivent que sur ceux qui les intéressent et les passionnent. Pour conserver l’étincelle, tu sais, celle qui anime la passion. Ce n’est pas à coup de mails répétitifs et insistants qui donnent l’impression d’avoir un couteau sous la gorge que naîtra une quelconque flamme. Au contraire, ils risquent de l’éteindre. Vas-y, dis-le, tu penses que je suis une connasse, une pétasse de blogueuse parisienne. Pense ce que tu veux, quelque part, peut-être que tu as raison. Mais tu vois, je pense que je ne suis personne. Et, surtout, je n’aspire pas à devenir Quelqu’un. Juste à kiffer la musique. Libre.

Alors tu vois, mec, meuf, groupe, manager, attaché de presse, qui que tu sois, je suis désolée si je n’ai pas écouté ton album, mais je n’ai pas le temps, ni la patience, ni l’envie d’écouter tous les albums de France. Merci de respecter ça et de ne pas étouffer la flammèche qui anime encore ce blog et qui m’anime encore un peu et pour je-ne-sais-pas-trop-combien-de-temps-encore.

Tu vois, je m’étais fait une promesse à moi-même. Enfin deux. On se parle souvent entre moi et moi. Et on s’était dit quelques petites choses.

1. Arrêter de faire des billets hate sous le coup de la colère ou de la vive émotion
2. Ecouter tous les albums que je reçois.

I FAILED.

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