On y était : WhoMadeWho à la Cigale

Publié le 13 novembre 2014 par Hartzine


On y était : WhoMadeWho à la Cigale, le 8 octobre 2014

Chapeau melon et pyjama. C’était semble-t-il la thématique vestimentaire assumée du live de nos trois danois, qui nous avaient davantage habitués à un ensemble chemise/bretelles qu’à des grenouillères à motifs. Le public en a-t-il été émoustillé? C’est ce qu’on peut en déduire au soutien-gorge qui a volé entre le public et la scène, offrant à l’assistance une parenthèse de complicité ludique et sexy avec un groupe très réceptif et réactif, dont la prestation tout au long de cette heure (et plus) de live n’a cessé de faire danser un auditoire sautillant qui ne s’est pas fait prier pour scander ses morceaux préférés — un peu tous, visiblement — jusqu’à cette reprise un peu incongrue de Satisfaction (Benny Benassi en 2002, vous vous rappelez?), qui prend par surprise au moment de clore le live, mais complétée par un rappel qui a fini d’épuiser un public surchauffé par la salle et le groupe, englué dans sa sueur, mais tellement réjoui de l’hyperactivité de nos chers amis de la Baltique. En témoignaient les sourires plaqués sur les visages épuisés à la sortie.

C’est que, depuis qu’ils ont remplacé Klaxons au pied levé en 2007, le trio danois s’y est toujours entendu pour faire lever les godillots les plus lourds, en festival ou dans une salle comme la Cigale, dont le balcon malheureusement fermé révélait une ferveur décroissante pour le disco-punk, un genre que maîtrise pourtant avec brio WhoMadeWho, et dont ils n’ont pas manqué de rappeler le côté punk, souvent délaissé au profit du disco, avec un jeu de scène juteux et des échanges nombreux avec le public, au point de faire courir un technicien rattrapant de justesse un jack sur le point de lâcher pendant une descente visiblement imprévue de Tomas Høffding dans le public. Risky business.

Il faut dire que le trio de Copenhague était précédé de Thylacine, dont l’electronica perfectionniste, ponctuée d’interventions au saxo et de bombes lâchées avec doigté, a progressivement réveillé la salle à grands renforts d’abstractions visuelles noir et blanc, riches et dynamiques, tantôt pointillistes, tantôt linéaires. William Rezé, compositeur électro, et Laetitia Bely, artiste visuelle, ne semblent pas prêts, contrairement à leur homonyme canidé aujourd’hui disparu, de voir leur espèce menacée, s’affichant, depuis leurs premières dates parisiennes dont une Art Is A Live chauffée à blanc en avril dernier, à choper les premières parties de pointures comme WhoMadeWho, en plus de tourner pour les Inouïs du Printemps de Bourges. Si vous ne voyez pas encore de qui il s’agit, c’est facile, William a une MPC autour du cou.

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