Night Call - Critique

Par Nopopcorn @TeamNoPopCorn

Le fabricant de scoops morbides !

Après avoir été scénariste de films comme Jason Bourne: L'héritage et Real Steel, Dan Gilroy réalise avec Night Call son premier métrage, l'histoire de Lou Bloom (Jake Gyllenhaal) qui parcourt la nuit les rues de Los Angeles à la recherche d'images choc pour les revendre aux chaînes de télévision.
Le(s) plus

Après être passé par la case "voleur de bas étage", en croisant sur son chemin un accident de la route, Lou Bloom (Jake Gyllenhaal) a une révélation. Il veut monter sa société de Journaliste Reporter d'Images.

Cet homme, légèrement psychopathe sur les bords, est un vrai fou furieux par moments et est capable de faire des sacrifices pour arriver à son but. Lou Bloom (Jake Gyllenhaal) est prêt à tout pour réussir sa société, vraiment prêt à tout !

Night Call est un véritable thriller noir comme on en voit si peu. Par moment même, le film est vraiment très sombre, mais d'un autre côté une certaine empathie commence à naitre pour Lou Bloom (Jake Gyllenhaal). On pourrait presque envier sa détermination, mais son concept très étrange de l'amitié avec Nina Romina (Rene Russo) nous remet sur le droit chemin. On en viendrait tout même presque à vouloir un stagiaire pour évoluer plus vite dans notre projet professionnel.

Une fois de plus, Jake Gyllenhaal est envoutant et prouve avec le film Night Call son talent d'acteur, principalement quand démarre son défilé journalistique à la recherche du scoop. Amaigri et à la posture étrange, son personnage de Lou Bloom est angoissant.
Riz Ahmed, que l'on avait remarqué dans le très bon film Ill Manors, s'en sort très bien, même si son personnage est un peu effacé face à la présence charismatique de Jake Gyllenhaal.
Bill Paxton, que l'on voit très peu sur grand écran depuis un moment, est un très bon second rôle et assez important, même s'il n'apparait pas souvent.
Enfin Rene Russo (Nina Romina), incarne une directrice (d'une chaine de télévision) qui a de la poigne et il en faut pour être face à Lou Bloom (Jake Gyllenhaal).

Techniquement, dans Night Call il y a de très beaux plans, comme celui avec la voiture Lou Bloom (Jake Gyllenhaal) et la caméra qui la suit ou encore la course poursuite dans les rues de Los Angeles qui est vraiment très bien filmée.
Ainsi qu'une atmosphère, sombre, froide et brumeuse qui met en valeur les rues du Los Angeles nocturne.

A savoir que le film Night Call est un peu une histoire de famille !
Le réalisateur Dan Gilroy a fait appel à ses deux frères pour participer au projet, avec d'un côté Tony Gilroy (Jason Bourne : l'héritage) qui a participé à la production et John Gilroy (Monteur sur Pacific Rim, Warrior...) qui a supervisé le montage. Sans oublier que l'actrice René Russo est la femme du metteur en scène.

Le(s) moins

On ne va pas dire du mal, Jake Gyllenhaal pourrait nous le faire payer en nous prenant en stage. (Vous comprendrez après avoir vu le film, qu'un stage avec Jake peut être dangereux).
Bien sûr c'est de l'humour ! Si on en a et que l'on aime le genre "Film noir", aucune raison de trouver des points négatifs à Night Call, mis à part peut-être le titre qui est plus parlant dans sa version originale "Nightcrawler", que dans sa version française (comme bien souvent).

Plus sérieusement, pas vraiment de point négatif pour ce film qui nous plonge dans un univers sombre que l'on voit vraiment peu souvent, mais qui est peut-être un peu trop "Film noir" pour une partie du public.

Conclusion

Night Call est un thriller noir mené par un Jake Gyllenhaal terriblement angoissant, malsain et psychopathe !
Espérons tout de même que des vocations ne vont pas naitre en voulant emprunter le style de Jake Gyllenhaal pour percer dans le journalisme vidéo.
Enfin, si un stage vous intéresse après avoir vu le film, contactez-nous !

Ma note: 8/10


Night Call



Synopsis : "Branché sur les fréquences radios de la police, Lou parcourt Los Angeles la nuit à la recherche d’images choc qu’il vend à prix d’or aux chaînes de TV locales. La course au spectaculaire n'aura aucune limite..."
Réalisé par: Dan Gilroy / Avec: Jake Gyllenhaal, Rene Russo, Riz Ahmed et Bill Paxton / Genre: Thriller, Drame / Nationalité: Américain / Titre original: Nightcrawler / Distributeur: Paramount Pictures France
Durée: 1h57min / Date de sortie: 26 novembre 2014

Plus d'informations !

  • Les Anecdotes !

    Le jeudi 14 novembre 2013, Jake Gyllenhaal se blessa sérieusement à la main sur le tournage de Night Call. Il s'est gravement coupé durant une scène très intense où il a frappé un miroir qui s'est accidentellement brisé. L'acteur s'est fait poser de nombreux points de suture et était de retour deux heures plus tard pour reprendre le tournage.

    Jake Gyllenhaal a perdu 9 kilos pour son rôle. Ce n'est pas la première fois que l'acteur joue avec son poids puisqu'il avait par exemple pris plusieurs kilos de muscles pour les besoins de Jarhead, dans lequel il campait un soldat.

    Le metteur en scène Dan Gilroy a fait appel à ses deux frères pour participer au projet Night Call. Tony a participé à la production et John a supervisé le montage.

    Jake Gyllenhaal a abandonné le rôle qu'on lui a proposé dans le dernier Disney, Into the woods, pour jouer dans Night Call.

    Scénariste de profession, Dan Gilroy a signé entre autres les scripts de Jason Bourne: L'héritage réalisé par son frère Tony Gilroy et du film de science-fiction Real Steel avec Hugh Jackman. Avec Night Call, le scénariste passe pour la première fois derrière la caméra.

    C'est le compositeur James Newton Howard qui se charge de la bande originale de Night Call. Ce dernier est le compositeur attitré du réalisateur M.Night Shyamalan (Sixième Sens, Incassable, Le Village) et a récemment signé les compositions des quatre Hunger Games.

    Depuis l'échec commercial du blockbuster Prince of Persia: les sables du temps, l'acteur Jake Gyllenhaal semble privilégier un cinéma plus "adulte" et cérébral. En effet, après avoir joué dans les thrillers sombres de Denis Villeneuve (Prisoners et Enemy), l'acteur confirme sa nouvelle orientation de carrière avec ce rôle de journaliste cynique et immoral dans Night Call.

    Dan Gilroy offre ici à son épouse Rene Russo l'un des rôles principaux de son premier film Night Call. Ce n'est pas la première fois qu'ils collaborent ensemble puisque l'actrice a été à l'affiche de trois films (Mon copain Buddy, Freejack et Two for the Money) dont le scénario a été signé par Dan Gilroy.

    Avec Night Call, Dan Gilroy a cherché à se centrer sur les médias "à sensations" qui capitalisent sur la violence et la criminalité régnant en ville. Le voyeurisme malsain des chaînes de télévision qui entretiennent la peur pour mieux vendre de l'espace publicitaire est un sujet qui intéresse grandement le réalisateur. Le personnage interprété par Rene Russo en est d'ailleurs l'incarnation la plus parfaite. Elle représente ces médias et dépasse constamment les bornes pour obtenir son scoop : "Elle n'hésite pas à violer les règles de déontologie jusqu'au point de non-retour et pousse Lou à lui rapporter les vidéos les plus trash qui soient", indique le metteur en scène.

    Dan Gilroy et son équipe ont tourné Night Call dans la ville de Los Angeles et la plupart du temps entre minuit et 6h du matin. Un rythme de travail extrêmement fatiguant pour l'équipe et les acteurs. Néanmoins, le comédien Jake Gyllenhaal reconnait avoir été inspiré par le fait de tourner la nuit : "Je me suis mis à moins réfléchir et à laisser mes émotions prendre le dessus. Je crois vraiment que nos émotions et les événements qui surviennent sur un plateau finissent par se retrouver à l'écran."

    Les deux consultants Austin et Howard Raishbrook, eux aussi journalistes de l'extrême, indiquent que le personnage de Lou (Jake Gyllenhaal) reste un personnage de fiction tant il transgresse les lois et reste froid vis-à-vis de la violence dont il est témoin.

    Dan Gilroy et son chef opérateur Robert Elswit ont cherché à donner à la ville une identité particulière. Les deux hommes voulaient faire ressortir le côté sauvage de Los Angeles et traduire son immensité à l'écran : "Robert Elswit a privilégié les objectifs grand-angle et une palette de couleurs vives pour traduire la vision de Dan Gilroy considérant Los Angeles comme une oasis dans le désert, où l'homme est un intrus."

Et vous qu'avez-vous pensé du film Night Call ?