Ma passion pour la Chine est toujours aussi vivace et nous ne pouvions donc en aucun cas manquer la superbe exposition qui célèbre le cinquantenaire de l'établissement des relations diplomatiques entre nos deux pays. A cette occasion, les musées de toute la Chine ont prêté au Musée Guimet leurs trésors, dont une grande partie récemment découverte et donc totalement inédite.
L'époque des Han s'étend de 206 avant J-C à 220 après J-C, ce qui correspond à l'apogée de l'Empire romain. C'est une période fondatrice de la civilisation chinoise, son âge d'or qui voit un empire unifié – après la période dite des Royaumes combattants – s'appuyant sur une administration hiérarchisée, une agriculture prospère, des échanges commerciaux actifs, notamment avec le monde méditerranéen, via la route de la soie.
L'écriture est fixée, elle permet d'éditer les grands classiques de la pensée confucéenne, gravées sur de grandes stèles, c'est le moment où la Chine invente le papier … même si l'écriture est réservée à l'élite mandarinale.
A travers les objets mis au jour dans les tombes des empereurs et des aristocrates, on apprécie l’extrême raffinement de la vie de cour et de la vie quotidienne.
Personnages en terre cuite - danseuses, joueurs de dés, cavaliers aux montures altières - vases de bronze, brûle-parfums, peintures, étoffes, laques, jades …
La pièce la plus extraordinaire est sans conteste le linceul de jade blanc du prince Chu : il est composé de 4248 plaquettes reliées entre elles par des fils d'or. Car le jade était (est toujours ...) sensé receler des vertus magiques de conservation.
Pour ma part, je suis restée bouche bée devant des boucles de ceintures en or ciselé, offertes en cadeau de bonnes relations aux princes Xiongnu, ces rivaux perpétuels des Han difficilement contenus au nord de la Grande Muraille. Leur décor figure un dragon attaqué par deux lions ...J'ai admiré aussi les plaques de jade finement sculptées et des objets de laque rouge sur bois – on a trouvé des objets de cette sorte remontant jusqu'au néolithique.
Étrange aussi la grande pièce de textile retrouvée dans une tombe et visiblement confectionnée en occident … une preuve que les échanges fonctionnaient dans les deux sens.
Splendeurs des Han, essor de l'Empire Céleste, au Musée national des Arts Asiatiques Guimet, Place d'Iena Paris 8°, jusqu'au 1er mars, fermé le mardi, entrée 9,50€.