Les femmes enceintes moins à risque face aux polluants

Publié le 22 novembre 2014 par Antoinemoulin @medecinsurinter

Selon les résultats d’une étude publiée par l’Institut de veille sanitaire (InVS), une baisse du taux d’exposition des femmes enceintes et des enfants in-utéro au bisphénol A, au plomb et au mercure a été constatée en France métropolitaine entre les années 2.000 et 2011. Il s’agit d’une excellente nouvelle vue les dangers que ces substances pourraient occasionner.

Si on parle uniquement du bisphénol A, il s’avère que cette matière est source d’une perturbation endocrinienne qui empêche le bon développement cognitif de l’enfant à naître. Elle est aussi cancérigène. C’est pourquoi, depuis 2013, la loi interdit son utilisation dans la conception des contenants alimentaires. Ce rapport publié par l’InVS est encourageant. Toutefois, on espère encore un niveau de protection beaucoup plus élevé dans les années à venir.

Une étude concernant l’exposition aux pesticides 

L’InVS a conduit un volet prénatal visant à évaluer les risques encourus par les femmes enceintes et leur future progéniture en étant exposées à ces divers polluants. Les résultats sont obtenus suite à des examens urinaires effectués auprès de 1.764 femmes enceintes reçues en maternité en 2011. Elles sont toutes des participantes à l’étude cohorte mère-enfants Elfe. Il s’agit d’une collecte de données visant à définir l’état de santé de 20.000 enfants nés en 2011 selon leur environnement et leurs conditions de vie.

La majorité des femmes observées présentait une concentration de BPA faible dans les urines. Cela est certainement dû au lancement des nombreuses mises en garde sur le danger de ce produit d’après la coordinatrice du volet périnatal de l’étude InVS, Laurence Guldner. En ce qui concerne l’exposition au plomb, les dosages biologiques établis auprès des participantes à l’étude ont dévoilé également une réduction à moitié du chiffre détecté en 2006. Selon la spécialiste, l’interdiction de l’essence plombée peut être à l’origine de cette évolution palpable.

La baisse de la concentration en mercure reste par contre modérée. En effet, on a encore détecté la présence de ce produit dans les cheveux des mères. A priori, les femmes enceintes en France sont beaucoup plus exposées à cette substance que celles des pays étrangers incluant l’outre-Atlantique. La forte consommation de produits de la mer peut en être la cause. Actuellement, des études concernant l’exposition aux phtalates, aux composés polybromés et perfluorés ainsi qu’aux pesticides sont en cours et les résultats seront publiés vers la fin de l’année. L’analyse mettant en évidence les facteurs de risques sera par contre rendue publique en 2015.