Derrière les façades d'un duo français

Publié le 23 novembre 2014 par Camillegreen @camillegreen03

A 30 ans, Amélie Festa et Mathieu Maestracci, le duo qui compose le groupe français Facades, peut se targuer d'avoir d'ores et déjà à son palmarès le prix du meilleur clip international, remis en 2012, à Hollywood. Malgré cette distinction, qui aurait pu leur faire ralentir leur rythme, le groupe confectionne depuis plus de 3 ansThose who crossed territories, un album aux sonorités anglo-saxonnes très apaisantes. Retour sur le pacours de ce duo qui construit sa carrière pierre par pierre.

Quand j'ai dû choisir ma voie, j'ai opté pour une école d'ingénieur du son. Selon moi, ça complétait bien ma formation technique de musicienne. Et c'est dans cette école que j'ai rencontré Mathieu.

Comme Amélie, mes parents écoutaient beaucoup de musiques anglo-saxonnes comme Queen. Ils ont toujours détesté les Beatles alors que moi j'adore. J'ai un parcours similaire à celui d'Amélie puisque mes parents m'ont aussi inscrit au Conservatoire vers l'âge de 6 ans en guise d'éveil musical. J'ai voulu faire du saxophone mais je n'avais pas l'âge requis. J'ai donc commencé à faire du piano jusqu'à la fin de mon cursus au Conservatoire, à 15 ans. A cette période, je me suis mis à jouer de la guitare. Et j'ai eu envie de faire autre chose que ce que l'on apprend au Conservatoire, j'en avais marre de Chopin et de Mozart... A 14 ans, j'ai monté mon premier groupe de rock/métal, The Spherical Minds dans lequel je suis resté 10 ans. On a fait 3 albums et tourné en Europe avec un label belge.

Je suis entré à l'école d'ingénieur du son à Paris (ESRA) la même année qu'Amélie. C'est là que nous nous sommes rencontrés, on avait à peu près les mêmes goûts musicaux. J'avais écrit des chansons pour Spherical Minds mais je voulais y apposer une voix féminine. C'est comme ça qu'on a commencé à travailler ensemble. Au début, on faisait pas mal de reprises, REM, Radiohead, Madonna, les Beatles, Floyd, tous les grands classiques pop rock des années 1990. Puis on a commencé à intégrer nos chansons.

Dans la série, il y a d'ailleurs beaucoup de chansons de Facades que l'on entend presque en entier, jusqu'à 2/3 minutes, ce qui est rare à la télévision. Et c'est ce qui nous a permis de nous faire connaître, nous avons constitué l'identité musicale de Foudre. Quand les gens entendaient des chansons, ils les identifiaient bien à Facades. Et grâce à la série, à l'époque, quand Myspace était encore le régulateur de la popularité d'un artiste, nous pouvions atteindre jusqu'à 7 000/8 000 écoutes pas jour, on a même été à plusieurs reprises dans le " top artistes " Myspace.

Mathieu : C'est toujours l'enfer de trouver un nom de groupe... L'idée m'est venue grâce à un compositeur américain que j'adore Philip Glass. Il a réalisé beaucoup de musiques de films comme The hours, Le rêve de Cassandre, The truman show. Et dans un de ses albums il y a un morceau qui s'appelle Facades. J'aime bien ce mot et ce qu'il me rappelle, c'est donc une petite référence à ce morceau et un hommage au compositeur. Ce mot est assez symbolique, chacun l'interprète à sa manière. Ca me fait penser à un mur qui soit sépare les gens, soit les relie et j'aime bien cette idée là.

Que raconte l'album Those who crossed territories sorti en novembre 2014 ?

Et le titre de l'album, " Ceux qui traversent les frontières " renvoie à ce que nous faisons en tant que musicien, nous mélanger et ne pas nous limiter à de simples étiquettes. En tant que personne, nous voyageons beaucoup et on ramène ça dans notre musique, il y a des influences étrangères.

" Laisser libre cours à l'interprétation "... Est-ce que c'est cela que vous avez voulu faire avec le clip " Past Scenes " ?

Amélie : Les gens peuvent interpréter la fin à leur manière, il n'y a pas d'explication logique.

Mathieu : Concrètement, il y a un trucage à la fin du clip ! On aime bien les sens multiples : est-ce que la jeune fille est vieille dans sa tête ? Est-ce qu'elle est vieille physiquement mais jeune dans sa tête ? On aime cette dualité...

En rencontrant cette équipe, il y a tout de suite eu une alchimie, c'est aussi pour ça que le clip est aussi bien. Ils ont tout de suite cerné le double sens de la chanson, l'esthétisme que l'on aime et qui correspondait à leur univers.

J'écris les arrangements et ensuite avec les musiciens on les adapte. Il n'y a rien de figé mais en même temps on ne laisse pas de place à de l'improvisation. Par exemple, pour le batteur je lui écrivais la grosse caisse et la caisse claire et pour le reste il se débrouillait. J'essaye d'apporter des bases aux musiciens mais comme ce sont de grands musiciens, j'avais aussi envie de leur laisser une certaine liberté. D'ailleurs, la plupart des musiciens nous ont accompagné sur scène, au Divan du monde.

J'aime bien l'interface de Soundcloud. Il y a beaucoup de groupes que j'aime, notamment de la scène électronique, très actifs sur ce site. Il y a beaucoup de remixes, j'adore le concept de pouvoir commenter un morceau à un instant précis. C'est pour les gens qui aiment le son, le graphisme.