Le voyage, ce marqueur social

Publié le 24 novembre 2014 par Didier Vincent

Very good trip

Le voyageur de retour est un casse-couilles de première avec ses souvenirs en boîte enjolivés, triés accompagnés de leur inévitable chapelet de photos précédées (fanfaronnées) par des posts Facebook et Instagram. Le baroudeur is back. Il a aussi dans son escarcelle des objets typiques achetés dans les marchés à touristes ou des usines à gogos. sa fierté est de les partager ou pire : de les offrir. Qui veut du jus de chaussette de Birmanie ? Un porte-clés pirana (en plastique) du Vénézuéla ? Un morceau de la muraille de Chine ? Stop ! On arrête. De l'eau minérale du Lac Baïkal ? J'ai dit "On arrête !"

Le voyage est un marqueur social aussi éloquent qu'une voiture ou une smart TV. Il te classe son mec. Tu es allé loin ? Tu es un globe trotter, type Tartarin de Tarascon qui s'ignore et qui traînaille ses peaux de lions imaginaires à qui fait semblant de dresser une oreille attentive. Causes toujours, tu m'intéresses avec ton safari cinq étoiles. Tes rencontres pittoresques. Tes mésaventures formatées. C'est du storytelling de bazar déjà que tu n'es même pas capable de connaître ta propre région, ton propre quartier.

Donc, le voyageur est un être trop souvent immobile, en fait.