Journée mondiale contre la violence faite aux femmes

Publié le 24 novembre 2014 par Jessica Staffe @danmabullecultu

La journée internationale contres les violences faites aux femmes révèle que les femmes et les filles peuvent être victimes de violences physiques, morales et psychologiques ou/ et sexuelles, c’est  donc un problème sociétal qui touche tous les citoyens du monde. Cette violence exprimée envers les femmes représente une violation des droits de l’homme et n’a  pas lieu d’être.

S’emparer de cette question représente un enjeu politique important: « 35% des femmes et filles sont exposées à une forme de violence physique et/ou sexuelle au cours leur vie et 7 femmes sur 10 sont victimes d’abus dans certains pays. » Dans beaucoup de pays, des jeunes filles subissent des mutilations génitales : « On estime que plus de 30 millions de filles âgées de moins de 15 ans risquent de subir des mutilations génitales féminines et que plus 130 millions dans le monde en ont été victimes». (source  Nations Unies, journée mondiale pour l’élimination des violences à l’égard des femmes).

La dot fait également peser une lourde charge aux familles. C’est à cause de cette réalité sombre que dans certaines cultures, les bébés filles sont tuée à la naissance ou sont tout simplement discriminées par rapport à leur frère. Mariées jeunes et forcées d’épouser l’homme que l’on a choisi pour elle. « Dans le monde, plus de 700 millions de femmes aujourd’hui mariées l’ont été enfant, dont 250 millions avant l’âge de 15 ans. Les filles qui se marient avant l’âge de 18 ans ont moins de chances de finir leur scolarité et sont plus exposées à la violence domestique et aux complications liées à la grossesse ». (source Nations Unies, journée mondiale pour l’élimination des violences à l’égard des femmes).

C’est grâce à une prise de conscience générale que des changements de mentalité surviendront. Elle ne peut pas se faire sans la contribution de toute la société. L’école est le premier lieu où les citoyens en devenir sont susceptibles d’apprendre les règles du savoir-vivre mais surtout l’égalité entre hommes et femmes. Cet apprentissage est à mettre en place dès le plus jeune âge. Les discriminations de genre et les inégalités hommes femmes seront ainsi mieux combattues. Cette éducation se fait à tous les niveaux. Dans le domaine politique, social, professionnel, ils restent de nombreux obstacles à surmonter pour arriver à une égalité de fait et pouvoir prendre le mal à la racine et éviter que les violences faites aux femmes persistent. Ces violences privent les femmes de la liberté qu’elles méritent. Dans de nombreux pays cette violation éloigne souvent les femmes du progrès. Elles sont les premières victimes de la pauvreté, des maladies et des guerres.

Le gouvernement français met la prévention au centre de sa politique de lutte contre les violences faites aux femmes. Cet acte politique a permis de lancer un débat public. Un numéro gratuit le 3919 a été mis en place pour écouter et aider les femmes victimes de violences conjugales. Cette initiative a déjà sauvé de nombreuses vies et permet aux femmes de ne pas se sentir seules face à la barbarie. Najat Vallaud- Belcacem a porté ces sujets à bras le corps lorsqu’elle a été ministre du droit des femmes de mai 2012 à août 2014, elle continue aujourd’hui de penser l’égalité homme-femme à l’école.

Exemple de décisions politiques en faveur des droits des femmes

 Le 4ème plan interministériel de prévention et de lutte contre les violences faites aux femmes (2014-2016) présenté en novembre 2013 a fixé trois priorités :

  • organiser l’action publique autour d’un principe : aucune violence déclarée ne doit rester sans réponse ;
  • protéger les victimes : assurer leur mise à l’abri et un accompagnement spécifique ;
  • sensibiliser la société : les violences faites aux femmes ne doivent plus être ni une fatalité ni un tabou.

La mise en œuvre de ce plan et l’adoption de la loi du 4 août 2014 pour l’égalité réelle entre les femmes et les hommes, ont permis des avancées significatives :

  • l’ordonnance de protection a été renforcée ;
  • l’éviction du conjoint violent est devenue la règle ;
  • le téléphone grand danger a été généralisé, permettant ainsi aux femmes de bénéficier d’un dispositif portable d’alerte ;

la plateforme téléphonique d’écoute et d’orientation « 39 19 Violences femmes info » a été amplifiée.

(Source Stop-violences-femmes.gouv.fr)

Toutes ces décisions démontrent que les pouvoirs publics se mobilisent.  La ville de Paris mène  cette politique et essayer d’endiguer les violences faites aux femmes

Paris, ville modèle?

Anne Hidalgo, maire de Paris lance pour l’occasion de la journée mondiale contre les violences faites aux femmes un observatoire pour lutter contre ce fléau. Celle nouvelle organisation aura pour but de coordonner les actions de protection et d’accompagnement des victimes, de sensibiliser la population, de créer des plans de formations pour les professionnels. Les chiffres ci dessous sont significatifs. Ils prouvent que les violences faites aux femmes conduisent dans certains cas à la mort. « A Paris, 10 femmes sont mortes en quatre ans, victimes de leur partenaire» ( source site de la Ville de Paris)

Elles ne dont pas à prendre à la légère. « Chaque année, 201 000 femmes sont victimes de violences physiques et/ou sexuelles de la part de leur partenaire ou de leur « ex » et 83 000 femmes sont victimes de viol ou tentative de viol. Chaque année, 201 000 femmes sont victimes de violences physiques et/ou sexuelles de la part de leur partenaire ou de leur « ex » et 83 000 femmes sont victimes de viol ou tentative de viol. » ( source site de la Ville de Paris)

Il existe des moyens de les prévenir mais aussi de sensibiliser les citoyens à ce problème. Outre ce constat, de nombreux faits de violences sont enregistrés. Ces  chiffres montrent qu’un certain nombre de femmes violentées n’osent pas porter plainte soit à cause de la honte, de la peur du regard de leur entourage et de la crainte que leur conjoint ne s’en prenne encore plus à elle. Ainsi; ils  ne reflète  qu’une partie de cette sombre réalité. Elles souffrent souvent de cette situation et sont isolées et incomprises par leur entourage. Elles pensent à tort qu’en ne portant pas plainte, elles protègent aussi leurs enfants. Dans certains cas, cette attitude n’assure pas la sécurité de leurs progénitures. Un homme violent peut autant s’en prendre à sa femme qu’à son enfant surtout s’il se met à défendre sa mère.« De 3 500 à 4 000 faits de violence de genre sont enregistrés chaque année par les services de Police. Seulement 16% des femmes franchissent la porte du commissariat ». ( source site de la Ville de Paris) « En 2013, 33 enfants ont été tués dont 13 en même temps que leur mère par son partenaire, et 2 femmes enceintes sont décédées. Selon le rapport du 3919, au moins 12% des femmes ayant appelé ont des enfants subissant des maltraitances directes. »(source Site officiel de la ville de Paris)

De nombreuses choses restent à faire. Cette journée mondiale donne un peu plus la parole aux victimes. Aux vues  du conservatisme régnant et des comportements machistes prégnants, elle rappelle que ces violences ne sont pas impunies et ne sont pas normales. C’est un premier pas pour que les mentalités se transforment et que les citoyens  acceptent la différence et ne négligent  plus l’égalité hommes-femmes.

Jessica Staffe