Rencontre: Isabelle Adjani en conférence de presse

Publié le 25 novembre 2014 par Lemediateaseur @Lemediateaseur

A l’affiche de Kinship, actuellement au Théâtre de Paris, pièce dont nous avons fait une critique assez élogieuse ici, Isabelle Adjani s’est prêtée il y a quelques jours au jeu des questions-réponses avec les journalistes.

Et c’est une comédienne souriante, en pleine forme, et qui n’évitera aucune question et y répondra sans langue de bois que nous avions en face de nous lors de cette conférence de presse très réduite organisée par MaComAgency.

En premier lieu, elle évoque cette pièce qui pour elle est une conversation intime avec les femmes, un miroir plein de tendresse qui parle à toutes les générations. En quête d’une pièce originale pour revenir sur les planches, ce texte est venu à elle et lui a fait ressentir quelque chose.

L’exaltation d’être au théâtre est toujours la même et y incarner le rôle d’une rédactrice en chef, elle qui a un rapport très dur avec une certaine presse, l’amuse. Elle aime prendre 5 minutes ce rôle avec toute la mauvaise foi qui va avec.

Concernant la mise en scène a laquelle il nous avait fallu un petit temps d’adaptation, l’actrice explique que l’équipe a voulu une pièce courte et fulgurante avec ces enchainements de petites scènes, comme s’il s’agissait d’un scénario de film mis au théâtre. Et d’ailleurs, l’idée de produire un film librement inspiré de cette pièce est dans un coin de sa tête.

L’auteure de la pièce est d’ailleurs venu voir cette création mondiale et a été un peu surprise car elle voyait plutôt les changements de situations avec des effets de lumière. Dominique Borg, qui a signé la mise en scène, a d’ailleurs fait une course contre la montre sur ce projet et opté pour ce minimalisme qui n’empêche en rien de se projeter dans les lieux.

A la question justement du changement de metteur en scène, la comédienne nous fait savoir que cela arrive plus que souvent mais que cette fois-ci, cela a été monté en épingle par certains journalistes car elle est rattachée au projet. Elle précise également que c’est le Théâtre de Paris qui a décidé de se séparer du précédent car il ne correspondait finalement pas aux attentes.

Il est sur qu’Isabelle Adjani fait toujours rêver et la presse aime parler d’elle. D’ailleurs, à propos de l’utilisation de mythe, elle trouve cela agréable quand la personne est morte, mais que c’est un peu un barrage en étant vivant. Elle ne sait pas d’où est venu ce terme et cette image, mais elle n’y a pas participé, et cela fait qu’elle doive sans cesse se justifier dès qu’elle veut faire un projet qu’elle aime et qu’il n’est pas là où on l’attend.

Et la comédienne va de plus en plus se faire plaisir, en étant, pour commencer, directrice artistique sur ce projet. Ca définition est la suivante sur le ton de l’humour : « Lorsque qu’on me dit de mettre là, au lieu de dire d’accord, je dis pourquoi ? » Elle n’aime pas travailler pour les gens, mais avec les gens, et avec ce rôle, elle peut se permettre plus de liberté et de propositions.

C’est une idée qui lui est venue sur le tard, contrairement à d’autres actrices touchent à tout qu’elle évoque, mais qu’elle compte bien refaire par la suite. Une suite qui ne devrait pas être longue, car le prochain projet théâtral pourrait être sur pied dès l’année prochaine avec Luc Bondy à la mise en scène.

La comédienne se demande à chaque fois comment elle peut passer autant de temps loin des planches, mais un début de réponse est que lorsqu’elle fait du théâtre, cela devient toute sa vie et rien ni personne n’a de place à côté. Maintenant que les enfants sont grands, on devrait la voir plus souvent.

Et pourquoi pas même la revoir sur la scène de la Comédie Française. L’envie est présente et Eric Ruf, l’administrateur général, n’est pas contre. Affaire à suivre donc.

En attendant, dépêchez-vous d’aller applaudir Isabelle Adjani et ses partenaires Niels Schneider et Vittoria Scognamiglio dans Kinship au Théâtre de Paris jusqu’au 25 janvier 2015.