Summit Energivie 2014, bilan et perspectives

Publié le 25 novembre 2014 par Alsagora @alsagora
Transition énergétique : les industriels font bouger les lignesLe premier Energivie Summit, qui s’est tenu à Strasbourg, a marqué la volonté et la capacité des industriels d’accélérer la transition énergétique. Un engagement matérialisé par l’Appel de Strasbourg et la publication d’un Manifeste qui entend prolonger l’action du Summit en faveur de l’efficacité énergétique et la lutte contre le changement climatique.C’est un congrès qui fera date. Pour la première fois, un événement réunissait professionnels du bâtiment, experts internationaux et chercheurs autour d’un défi majeur : la transition énergétique dans la construction et la rénovation. Près de 900 participants étaient ainsi présents à ce rendez-vous initié par les industriels et conçu comme un lieu unique d’échanges et d’opportunités de projets : réseautage international, partage d’expériences, développement de courants d’affaires. Mais le Congrès Energivie a surtout permis d’affirmer la mobilisation des industriels, des experts et des chercheurs en faveur de la transition énergétique et la lutte contre le changement climatique.
L’Appel de Strasbourg : de la réflexion vers l’engagement
« Le bâtiment et la construction sont les fers de lance de la transition énergétique » C’est le sens de l’Appel de Strasbourg lancé conjointement par le président du Pôle Alsace Energivie – Pierre-Etienne Bindschedler – et le président de l’Université de Strasbourg – Alain Beretz – en introduction de ce Summit.« Nous, industriels, entrepreneurs, experts, chercheurs et responsables politiques, rassemblés à Strasbourg pour la première édition du Summit Energivie, sommes convaincus que la lutte contre le changement climatique est une entreprise majeure qui va prendre un nouvel essor dès aujourd’hui. Le bâtiment et la construction sont les fers de lance de cette transition énergétique. Nous savons déjà construire des bâtiments sobres et à énergie positive. Nous soutenons pleinement la directive européenne qui les rendra obligatoires en 2020. Au-delà de l’Europe, il est indispensable que ces bâtiments soient généralisés à l’ensemble de la planète. Nous avons un rôle à jouer.Réduire l’empreinte carbone des bâtiments, c’est construire autrement, transformer les constructions existantes et gérer différemment les stocks. Le bâtiment n’est plus une entité autonome. Il est de plus en plus connecté. La collaboration entreprise-universités est essentielle pour mieux comprendre les interactions complexes entre les bâtiments, leurs usagers et leur environnement.Nous travaillons ardemment au développement des technologies numériques appliquées au bâtiment, comme l’ont fait avant nous les filières de l’aéronautique et de l’automobile. Nous innovons pour mettre au point des matériaux à très faible contenu carbone. C’est dans ce contexte que nous appelons à une mobilisation sansfaille de toutes les filières du bâtiment, des chercheurs et des enseignants. Nous appelons les pouvoirs publics, les assureurs, les banques à nous rejoindre. L’histoire économique nous montre combien les grandes mutations technologiques sont porteuses de croissance et d’emploi. Notre responsabilité est d’accélérer cette évolution par la recherche et l’innovation. »
Trois questions fondamentales et quarante démarches prioritairesCet Appel de Strasbourg est appuyé par la publication d’un Manifeste, véritable feuille de route élaborée et débattue publiquement lors de l’Energivie Summit par un panel de 22 experts internationaux sur la base de trois questions fondamentales :o Quelles seront les évolutions les plus cruciales dans le secteur de la construction afin de réduire considérablement les émissions de gaz carbonique d’ici 2030 ?o Comment accroître l’efficacité des réseaux de recherche et de sensibilisation en appui des stratégies renouvelables et durables ?o Par quels moyens les industries (construction, génie civil...) peuvent-elles efficacement contribuer à soutenir les objectifs de la Conférence Paris Climat 2015 ?
Les contributions à ces questions ont alimenté le contenu du Manifeste de Strasbourg Energivie (*) qui avance de multiples propositions.Au total, 6 recommandations et une quarantaine de propositions initiales pour le secteur du bâtiment et de la construction en vue de réduire les émissions de gaz à effet de serre à l’horizon 2030 ont été formulées. Parmi les propositions les plus marquanteso Reconnaître la complémentarité entre les mesures visant l’efficacité énergétique et les technologies relatives aux énergies nouvelles, d’une part, et les modifications dans les styles de vie et dans les comportements, d’autre parto Partager les connaissances sur l’interaction entre l’homme et son environnement, acquises dans le domaine de l’architecture et de l’urbanisme, avec d’autres secteurs tels que le bâtiment et la constructiono Passer de la dimension du simple bâtiment à celle du quartier dans son ensemble, ce qui facilitera le partage collaboratif entre bâtiments des ressources énergétiques et la production comme l’utilisation intelligente de l’énergie à l’intérieur des quartiers concernés.o Utiliser et transférer les données relatives aux biens immobiliers publics pour renseigner les propriétaires privés sur les bonnes pratiques ou encore sur les délais nécessaires à l’obtention d’un retour sur investissement dans des cas spécifiques, ce qui pourra à terme rendre indispensable l’adaptation des exigences fixées par les différents codes de la construction
Une méthode de travail et une démarche sur cinq ansAu-delà de la présentation de solutions concrètes, le Manifeste trace une méthode de travail et une démarche sur cinq ans qui associe des experts scientifiques et industriels avec des centres de recherches publics et privés internationaux dans la production de nouvelles idées et la valorisation des acquis du Manifeste.Les Clusters partenaires du Pôle Alsace Energivie seront également impliqués dans cetteentreprise de diffusion et d’enrichissement des propositions du Congrès Energivie : Green World Styria (Autriche), Cluster bâtiment de Fribourg (Suisse), Cluster Rhein Neckar (Allemagne), Réseau des bâtiments verts et intelligents du Quebec.
Une impulsion nouvelle aux engagements officiels des ÉtatsEn faisant de l’implication des industriels un levier essentiel de la transition énergétique, le Congrès Energivie apporte une impulsion nouvelle aux engagements officiels des États et de poser des jalons dans la perspective des prochains rendez vous internationaux sur le climat. Il stimule la réflexion pour un nouveau modèle industriel à rebours de la pensée dominante qui considère la transition énergétique comme un coût alors qu’elle est synonyme de bénéfices accrus, de nouveaux emplois et d’impact réduit sur l’environnement.
Chiffres clésLe Congrès Energivie a mobilisé près de 900 participantsLe Congrès, lieu d’échanges, de rencontres et d’opportunités :65 intervenants, 24 exposants, 19 conférences, 170 rendez-vous d’affaires22 experts de 12 pays ont éclairé les débats.
Le Pôle Alsace ÉnergivieLe Pôle Alsace Énergivie est un pôle de compétitivité écotechnologique labellisé par l’État pour développer des solutions à énergie positive destinées aux bâtiments. Il compte 160 membres issus des mondes de l’entreprise, de la recherche ou de la formation. Son objectif est d’accélérer la mise au point et la mise sur le marché de produits et services innovants, en développant un environnement favorable à l’innovation et à l’émergence de projets collaboratifs de Recherche et Développement. La dynamique de réseau et la mise en place de programmes ciblés améliorent la montée en compétences et le développement économique de ses adhérents.www.pôle.energivie.euLe Pôle a été accompagné par le cabinet de RD en développement durable, Renaissance Urbaine pour l’élaboration du manifeste de Strasbourg-Energivie et la mobilisation des experts internationaux. www.renaissance-urbaine.fr