Critiques Séries : Elementary. Saison 3. Episodes 3 et 4.

Publié le 26 novembre 2014 par Delromainzika @cabreakingnews

Elementary // Saison 3. Episodes 3 et 4. Just a Regular Irregular / Bella.


En regardant ces deux épisodes je me suis rendu compte d’une chose, nous sommes déjà en pleine saison 3 de Elementary. Je n’avais pas vraiment vu le temps passé aussi rapidement. C’est aussi la preuve que j’ai vieilli moi aussi et que cela va faire trois ans en mai prochain que je suis les aventures de cette série. Je ne m’y attendais pas forcément de prendre une telle claque mais je me rends toujours compte, chaque semaine qui passe, que je vieillis et que les séries vieillissent bien souvent avec moi quand elles ont cette chance. Je me demande si Elementary aurait droit à une saison 4 quand on voit les très mauvaises audiences que connaît cette saison 3 mais je ne me laisse pas abattre, surtout vu ce que CBS gagne à l’épisode grâce à la syndication. Autant dire que les épisodes sont largement remboursés et qu’en plus de ça, c’est une production maison. Je ne serais donc pas surpris de voir CBS éjecter The Amazing Race le vendredi afin de pouvoir diffuser peut-être la suite de la saison 3 et accessoirement une saison 4. Bien évidemment nous n’en sommes pas encore arrivés là et puis le plaisir pris par les téléspectateurs est, je suppose, encore intact car pour moi la série est toujours brillante.

« Just A Regular Irregular » change de l’épisode précédent qui était tout de même sacrément décevant et plombé par un cas de la semaine qui ne gérait pas forcément très bien tout ce que la série sait très bien faire. Quand Harlan Emple (incarné par Rich Sommer) que l’on a vu l’an dernier dans le rôle du mathématicien torse nu de Sherlock se retrouve au commissariat car il a prévenu la police de la présence d’un corps, il demande à voir Joan et Sherlock. Si Gregson force Sherlock à venir, il va par la suite forcer Joan à le rejoindre car elle aussi a déjà travaillé avec Harlan précédemment. La série cherche encore une fois à trouver des petites astuces pour associer les deux personnages de façon légèrement différente. Le but est de changer la mécanique de la série tout en nous proposant de toutes nouvelles choses. Cela permet aussi de justifier la présence des deux personnages sur la même affaire alors qu’ils sont sensés être séparés et chacun de leur côté. C’est presque un peu redondant le fait que l’on veuille nous justifier (et cela fait seulement trois épisodes) mais j’ai trouvé ça assez astucieux dans cet épisode. Bien plus que dans le précédent, surtout que le personnage d’Harlan est tout de même sacrément réussie.

Mais la série tente encore une fois de remettre sur le devant de la scène le fait que l’on ne sait pas vraiment ce qu’est Sherlock pour Joan et vice-versa. La série a su faire évoluer leur relation au fil des années et des épisodes. Joan était dans un premier temps celle qui aidait Sherlock à rester sobre, puis protégée, puis partenaire durant quelques temps ensemble, etc. Ils ont donc développé tellement de choses autour de ces deux personnages que les scénaristes viennent maintenant nous dire que la relation n’est plus la même. C’est là que la série parvient aussi à mettre en avant Kitty dans cette histoire car c’est presque ce qui permet de confronter les deux personnages, Joan et Sherlock, de façon intelligente et différemment. On est en droit de se demander ce qui finalement va faire que les deux vont pouvoir avoir un rôle l’un comme l’autre dans la vie personnelle de l’autre. La scène où Joan et Sherlock se retrouvent dans son appartement afin de discuter des détails de l’agression de Kitty (violée et retenue captive, ce qui ressemble presque à Happy Valley) et la série fonctionne une fois de plus très bien pour exacerber non pas forcément les sentiments mais tout le reste.

Pour en revenir à Harlan, je dois avouer que j’aime beaucoup la place de ce dernier dans Elementary. La série pourrait le faire revenir de façon occasionnelle sans trop s’en servir non plus au risque de rapidement nous lasser. Mais ce qui fonctionne tout particulièrement dans cet épisode c’est justement le fait que l’intrigue prend une forme assez amusante et efficace dans son genre. Je ne m’y attendais pas du tout mais c’est surtout car je ne m’attendais pas à revoir Harlan dans la série même si son introduction avait été assez réussie. De plus, il a une place très importante dans l’épisode ce qui permet une fois de plus de jouer les liens entre les divers personnages de la série. L’épisode prouve aussi l’intégration des nouvelles technologies dans Elementary. La série ne les utilise que très peu mais les rendez-vous Skype entre Joan et Sherlock étaient succulents.

Sherlock - « Watson seems adequately sexed »

Puis nous avons « Bella » qui est tout ce que j’attends de la part de Elementary et même plus encore. La grande réussite de ce magnifique épisode tient une fois de plus des dialogues, soigneusement écrits, et de la performance des deux acteurs principaux de la série.

Cet épisode me rappelle un autre épisode de la série, « The Leviathan » (1.10). C’était un épisode qui changeait complètement de la dynamique habituelle de Elementary. En effet, la série résout semaine après semaine des crimes. Toujours et encore des crimes. Il n’y a pas vraiment de différences et pourtant, cela fonctionne toujours. Car c’est la façon dont les différences sont jouées qui fonctionne très bien. J’aime beaucoup ce qui est fait dans cet épisode car comme dans « The Leviathan », la base même de l’épisode n’a rien à voir avec un meurtre ce qui permet à Sherlock de nous plonger dans sa façon de résoudre des puzzles en tout genre. C’est quelque chose que j’aime beaucoup dans cette série car cela permet de se questionner sur des mystères complètement différents et étant donné que c’est très rare dans cette série… je ne peux que soutenir ce genre d’épisodes. J’espère en voir beaucoup plus dans la saison. Au delà de la réussite de cet épisode, on a tout de même une vraie efficacité, une vraie sincérité. C’est tout de même assez surprenant mine de rien de voir un tel épisode aussi bien fonctionner.

Car Elementary s’est tellement complainte dans le meurtre de la semaine que de la voir sortir de ce domaine peut apparaître comme rapidement dangereux. La peur de trahir le public, de ne pas parvenir à le séduire, etc. Tout simplement. Et forcément, le meurtre arrive un peu plus tard. Cela chance de ce que l’on a pour habitude de voir puisque l’introduction n’est pas aussi claire qu’habituellement. L’épisode tombe alors par la suite dans le « whodunnit » ce qui est assez classique et logique mais cela fonctionne surtout car tout dans cet épisode parvient finalement à nous offrir une mise en abîme réussie. Avec la mort d’Edwin Borstein, on a un retour de la série dans ses propres rails bien évidemment mais c’est une très bonne chose, surtout que cela fonctionne si bien dans chacun des épisodes de la série. Mais finalement, Elementary ne veut pas faire non plus trop de choses classiques car si la mécanique huilée revient sur le devant de la scène ce n’est pas une mauvaise chose, ni même mal exploité. Bien au contraire, je dirais que c’est une brillante idée. Plus l’épisode progresse et plus celui-ci parvient une fois de plus à redonner à Sherlock et Joan une relation normale. Ce n’est pas encore aussi facile que cela en a l’air (et c’est même quelque chose qui me plaît que cela ne soit pas si facile que ça).

Finalement, avec ces deux épisodes, nous avons deux très bons et beaux exemples de ce que Elementary peut faire d’excellent, voire même de brillant. J’ai hâte de voir la suite de la saison, et surtout les personnages secondaires avoir un peu plus d’attention car pour le moment Joan et Sherlock semblent être les seuls à faire tourner la machine.

Note : 8/10 et 10/10. En bref, deux petites réussites et surtout une pépite.