Paul McCartney revisité

Publié le 20 novembre 2014 par John Lenmac @yellowsubnet

Paul McCartney ne s’arrête jamais. En quelques semaines, il nous a gratifiés d’une édition Deluxe de son fringant dernier CD, « New », avec trois inédits de bonne facture, et de la réédition remastérisée de deux albums marquants de 1975 et 1976 « Venus and Mars » et « Wings at the speed of life »… Mais l’événement de cette mi-novembre est la sortie d’un prestigieux « Tribute » baptisé « The Art of McCartney » (2 CD + 1 DVD Arctic Poppy/Caroline International France). Les amis de Paul sont nombreux : dans ce double album, 40 artistes renommés ont prêté leur voix à 34 standards du fabuleux « songwriter » – périodes Beatles, Wings et solo mélangées.

Le projet vient de loin : d’une rencontre de l’ex-Beatles avec le producteur de cinéma Ralph Sall, déjà à l’origine d’albums dédiés au Grateful Dead, à Eagles et aux Doors. Le choix des titres est pertinent. « Yesterday », « Hey Jude », « Let it be » sont bien de la partie. Les incontournables « Maybe I’m amazed » ou « Live and let die » côtoient les plus rares « Let ’em in » ou « Junk ». Le gros défaut de l’album est une production trop lisse, trop proche des orchestrations d’origine. Pour assurer sa cohérence, c’est le groupe de scène de Paul qui joue sur la plupart des morceaux – logiquement, il fait du McCartney… Billy Joel chante plutôt bien « Maybe I’m amazed », mais sans vraiment se l’approprier, idem pour Alice Cooper avec « Eleanor Rigby »… 

Heureusement, d’autres rock stars nous offrent des interprétations plus originales : Bob Dylan s’empare avec une rage gourmande de « Things we said today », Willie Nelson transcende « Yesterday », Cat Stevens chante avec émotion et retenue « The long and winding road », Harry Connick Jr. fait swinguer « My love », Chrissie Hynde irradie « Let it be » de sa voix sensuelle… Ce fidèle « Tribute » est l’occasion de mesurer une fois de plus le génie mélodique de « Macca ». Ballades absolues, chansons à tiroirs quasi-opératiques ou rocks basiques… toute la palette pop dans les mains d’un créateur inépuisable : c’est cela l’art de McCartney. 

Philippe Chevilley

Publié le: Jeudi 20 Novembre 2014 - 21:00Source: lesechos