Hedge Fund (T2) Actifs toxiques

Publié le 02 décembre 2014 par Un_amour_de_bd @un_mour_de_bd

Chronique « Hedge Fund » : Bienvenue dans l’enfer de l’argent !

Scénario de Tristan Roulot & Philippe Sabbah, dessin de Patrick Hénaff,

Public conseillé : Adultes / Adolescents

Style : Polar financier
Paru aux éditions Le Lombard, le 24 octobre 2014, 56 pages couleurs, 12 euros
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L’Histoire

Janvier 2001, siège de la fédéral réserve américaine. Derrière son opulent bureau, un homme demande conseil à Ergyu Bilkaer, le mystérieux mentor de Franck Carvale.
Pour faire redémarrer l’économie américaine, Blkaer soutient une baisse sans précédent des taux d’intéret (1% max) et l’assouplissement des des conditions d’accès aux prêts. Une sorte de “Plan Marshall, financé par le crédit.
New-York City, 11 mars 2004. Par une brillante démonstration, très communiquante, le sémillant Franck Carvale vante à de très gros investisseurs le Saint-Graal de l’investissement. Basé sur les “subprimes” (des prêts accordés à des particuliers à peine solvables), ce “Hedge Fund”, assure à ces actionnaires un rendement maximum et zéro risque ! Avec un ticket d’entrée de 20 millions de dollars…

Après son show, Franck s’en va à un double entretient de recrutement, pour maximiser son temps. Le plus agressif remportera le poste…

Ce que j’en pense

Après une belle mise en situation à Hong-Kong (voir notre chronique de “Hedge Fund T1 : Des hommes d’argent”), les auteurs nous embarquent pour un deuxième round à New-York City.

Dans la ville de tous les excès, nous retrouvons Franck Carvale, le trader en vogue et son démiurge Bilkaer, jouant avec les milliards et le vie des “Subprimes”…

Vous n’y comprenez rien en finance ? Vous n’avez jamais acheté d’actions, ni compris le principes des intérêts ? Pas de panique. Avec “Hedge Fund”, Philippe Sabbah et Tristan Roulot vous dévoilent de façon très didactique les rouages du système, tout en nous racontant une histoire humaine (et forcément dramatique). Car bien entendu, après l’ascension de l’enfant prodige, Ce second tome va donner du fil à retordre à Franck Carvale.
Et si ce denier n’était que le jouet de son mentor tout-puissant, qui peut faire et défaire des empires, des nations ? C’est le postulat de cet album, qui va plonger Franck, le gestionnaire (pas si génial que ça, après tout), dans une manipulation à grande échelle.

Toujours aussi dense et bien mené, ce second tome est néanmoins plus technique que le précédent. Les auteurs se sont jurés de nous faire comprendre, de l’intérieur, la crise des fonds de pensions américaines.

Avec sa connaissance précise des mécanismes de la finance, Philippe Sabbah intègre un grand nombre de références et d’explications de cet enfer monétaire. Juste assez pour laisser Tristan Roulot y jeter à corps perdu, ses personnages.

Ce second tome, toujours très “digeste” est un modèle du genre, mais perd un peu de son humanité à mon goût.  C’est une très belle démonstration, qui ne perd pas de vue l’aspect humain (les scènes télévisuelles qui montrent les drames humains sont particulièrement crues et dramatiques), mais s’éloigne un peu de ses héros, pour expliquer et valoriser le contexte.

Le dessin

Le dessin de Patrick Hénaff est toujours aussi efficace dans ce second tome. Malgré une narration dense, qui lui laisse peu de place pour s’exprimer graphiquement, il s’en sort avec les honneurs.
Son trait classique accompagne des personnages expressifs et des décors froids, pourris de fric. Ce mélange caractérise bien l’ambiance de Hedge Fund et sert le récit.
La composition des planches, très sage dans l’ensemble, se permet quelques rares “débordements” bienvenus, vers la fin de l’épisode.
En somme, un dessin efficace, qui remplit son contrat, mais qui manque un peu de folie.

Pour résumer

Ouvrez vos notepad. Philippe Sabbah, Tristan Roulot, et Patrick Hénaff nous offrent un 2ème cours de finance. Didactique, mais surtout humain, (nous suivons les errances de Franck Carvale, dans le monde des traders de haute voltige), ils nous emmènent au coeur du système des “subprimes” et des “fonds de pensions”. De quoi en prendre pour son grade, tout en se cultivant. Pourquoi pas ?