Critiques Séries : The Newsroom. Saison 3. Episode 4. Contempt.

Publié le 02 décembre 2014 par Delromainzika @cabreakingnews

The Newsroom // Saison 3. Episode 4. Contempt.


Je suis très partagé. Cet épisode de The Newsroom n’est pas mauvais mais disons qu’il est très différent de ce que l’on a pu voir depuis le début de la saison et je dois avouer que de par sa narration, sa construction et même son histoire il en devient fascinant. Aaron Sorkin tente ici de montrer qu’il défend les journalistes et leurs sources. En effet, un journaliste qui ne veut pas donner ses sources c’est quelque chose de normal mais qu’il soit prêt à aller en prison pour ça, c’est tout de même assez cocasse. Mais c’est du Aaron Sorkin et ce dernier ne veut pas faire dans la demi-mesure. C’est tout à son honneur. Les dialogues ne sont pas tous bien placés, l’histoire n’est pas toujours juste, etc. mais au fond il y a vraiment quelque chose d’intéressant dans cet épisode qui nous permet d’attendre beaucoup plus de la part de ces personnages et de cette histoire. La série n’oublie donc pas les monologues infatigables de ses personnages et ce que j’aime bien dans The Newsroom et la narration de la série, même quand elle est décevante, c’est que Aaron Sorkin trouve toujours le moyen de nous offrir des tas de choses. Tout n’est pas forcément bon à prendre mais c’est comme dans un plat où l’on aime un aliment et pas tous les autres. The Newsroom c’est un peu ça.

La bataille de Charlie avec Lucas Pruitt est tout de même intéressante, notamment par rapport au fait qu’il est jeune, qu’il a une idée du journalisme qui n’est pas vraiment celle que peuvent avoir les autres (et donc nos personnages préférés), etc. B.J Novak est peut-être un peu moins intéressant cette semaine que dans l’épisode précédent mais cela ne veut pas pour autant dire que son personnage n’a pas d’intérêt. Il est surtout là dans cet épisode pour nous permettre de poser les bonnes questions avec les bons mots, tout en créant des moments de liberté où les personnages peuvent dire tout ce qu’ils pensent. Charlie n’est pas mon personnage préféré de The Newsroom. Disons qu’il a une vision bien étriquée du journalisme et qu’il n’arrive pas à s’ouvrir au monde. On a presque l’impression que Charlie n’est que le miroir d’Aaron Sorkin et je ne serais pas surpris que les deux se ressemblent. Car il y a chez Charlie une envie de bousculer les choses mais pas de par la compréhension du journalisme moderne, non, plutôt dans sa façon de vouloir bousculer les choses. Pruitt n’a de toute façon pas à avoir peur de Charlie, ni même de Will, Mac ou toutes les personnes d’ACN. D’une part car ces personnages n’ont aucun pouvoir mais d’autre part car Pruitt croit en d’autres principes.

Le problème c’est que Charlie ne sait pas que les jeunes n’ont pas envie de rester assis devant ACN tous les soirs pendant une heure. Non, ils ont besoin de consommer l’information différemment. Personnellement, à mon jeune âge, je ne pourrais pas me mettre devant Will McAvoy pendant une heure chaque soir à moins qu’il y ait de vraies informations très importantes au moment venu. Dans le guacamole d’Aaron Sorkin cette semaine on retrouve aussi sa vision du journalisme et surtout de l’honneur que cela représente. Will refuse de donner sa source et donc de mettre dans l’embarras son collègue. C’est tout à son honneur et l’on peut le comprendre. C’est un épisode différent car The Newsroom est en train petit à petit de dériver du monde de la news afin d’aller dans un monde complètement différent. Que cela soit celui des conspirations gouvernementales ou encore des enquêtes de la sécurité du territoire, etc. Jusqu’où peut-on aller quand on est journaliste ? Et surtout, a t-on le pouvoir de protéger des gens qui nous donnent des informations sensibles ? Peut-on être condamné à la prison par notre pays simplement car l’on n’a pas eu envie de donner une source ?

The Newsroom va un peu loin tout de même mais c’est une fiction et l’on est aux Etats-Unis, un pays que Aaron Sorkin n’a de cesse de critiquer dans The Newsroom. Qui ne se souvient pas du monologue d’ouverture de la série ? Sur le fait que le pays est en déclin total et qu’il est en train de se faire manger part à part par d’autres pays. « Contempt » est donc un épisode intéressant, de toutes parts mais qui ne parvient pas à faire toutes les choses de façon intelligentes. Disons que cela manque de forces à certains moments et que cela s’en ressent, malheureusement.

Note : 6/10. En bref, étrange épisode que celui-ci mais presque fascinant.