Pour être tout à fait sincère, les personnages de Marie et de son capitaine ne m’ont pas véritablement emballés, leurs amours adolescentes sont peu crédibles (et reflètent peut-être l’âge de l’auteur). Cela dit, à 16 ans tout juste, le grand Victor Hugo pointe déjà le bout de sa plume : le personnage de Bug-Jargal, par les valeurs qu’il défend et la sagesse dont il fait preuve, est digne des Gwynplaine et autre Quasimodo. Rebut de la société, malchanceux à l’extrême, il incarne le courage, le sens du sacrifice et l’honnêteté des plus grands. En se positionnant dès son plus jeune âge contre les pratiques esclavagistes de son époque, l’auteur fait montre d’une conscience politique extrêmement précoce qui n’en est alors qu’à ses prémices.
Ce roman précède de quelques années à peine la rédaction de Han d’Islande que j’ai lu il y a quelques mois. L’intrigue de ce dernier se déroule sur fond de révolte de mineurs en Norvège. Il vient en ce sens prolonger Bug-Jargal et annonce un des fils rouges de l’œuvre entière de Victor Hugo : la condition sociale des plus miséreux.
Je partage cette lecture avec Claudialucia, Laure, Margotte, et Miriam dans le cadre du challenge Victor Hugo. Je n’oublie pas pour autant le challenge romantique et le challenge XIXème. N’hésitez pas à nous rejoindre ! ;)