CINEMA : WHITE BIRD IN A BLIZZARD vu pour vous

Publié le 10 décembre 2014 par Etv @etvonweb

Marie-Antoinette, notre spécialiste du cinéma ne cesse d’écumer les salles sombres pour vous donner sa vision des films à voir en ce moment! Une chronique hebdomadaire qui va vous rendre addict!

White Bird in a Blizzard

A 17 ans, Kat est plus préoccupée de savoir quand elle va (re)coucher avec Phil, son petit copain, que par la disparition de Eve, sa mère.

Car grâce à d’habiles flashbacks, on comprend vite que la relation mère-fille n’était pas des plus équilibrée, Eve étant le prototype de la desperate housewive de Wisteria Lane. Mariée jeune, solitaire, elle s’emmerde royal dans son pavillon avec piscine, sa seule préoccupation consistant à savoir ce qu’elle va faire à dîner à sa petite famille. Et puis telle la méchante reine de Blanche-Neige, elle voit sa fille grandir et embellir de jour en jour, lui rappelant le poids des années qui passent. Pourtant c’est pas comme si quelqu’un allait encore succomber à ses charmes sophistiqués dans cette banlieue paumée. Même son mari, encore bleu d’elle mais complètement castré, y a renoncé.

Gregg Araki qui excelle dans l’art de décrire les émois adolescents, on lui doit les cultes « Mysterious skin » et « Kaboom », filme avec finesse le dark side du rêve américain à l’aube des années nonante, servi par une bande son impeccable entre The Cure, Cocteau Twins, Echo & The Bunnymen mais surtout Depeche Mode. On y retrouve même l’ambiance borderline d’un « American beauty ».

Et contrairement à beaucoup de « films d’époque », tout paraît naturel dans ce polar envoûtant tellement les acteurs sont subtils avec en tête Shailene Woodley, vue dans « The Descendants » et « Nos étoiles contraires » tout en interrogation sur ses propres émois et sur l’absence mystérieuse de sa mère mais au caractère affirmé, ou encore Eva Green, dans un rôle à contre-emploi, diffusant délicatement dans chaque plan son spleen de femme délaissée. Mention spéciale au choix du flic en charge de l’enquête qui confirme, si on en doutait encore, que nous sommes bien fin 80-début 90 tant sa ressemblance avec Jon Bon Jovi est frappante !

Le fantôme de David Lynch plane sur ce bijou à l’onirisme ponctuel…

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