Mina, juste avant le dernier arbre, de Thierry Laval

Publié le 11 décembre 2014 par Clarabel

Mina habite une ville étouffée par de gros nuages noirs, à travers lesquels des oiseaux tentent de zigzager pour mieux « éclairer les rues de leurs couleurs joyeuses ». Mina y est très sensible, mais comprend qu'un danger les guette. Lorsqu'une ombre terne et lourde commence à s'écouler lentement, sur les façades des immeubles, dans les rues, sur les voitures, etc. la fillette s'empresse de partir, avec Pissenlit, sa plante qui n'est pas un pissenlit, mais sa confidente.

Toutefois, au cours de sa fuite, Mina croise des olibrius qui, tour à tour, la poursuivent, la sauvent ou veulent se saisir de sa plante. Partout où elle va, l'enfant est cernée par des « zozos voleurs qui se font aussi voler » ! Quel micmac. Et toute cette aventure se passe dans un univers bigarré, une dimension onirique, où l'on comprend néanmoins que la terre est polluée, malade, gravement contaminée et qu'une petite plante verte prend une valeur symbolique inestimable.

L'excentricité de cette fable écologique peut surprendre et dérouter les plus jeunes lecteurs, même si les illustrations de Thierry Laval ressemblent à des images de dessin animé farfelu. L'auteur veut faire simple, tout en cherchant à titiller sa cible. Il adopte aussi pour son histoire un ton insolite, au vocabulaire fleuri et très imagé, à mi-chemin entre la poésie et le loufoque.

« De lascars déterminés en trublions étourdis, de drôles de zouaves en hurluberlus éberlués, de futés lurons en fripouilles confirmées, d'escogriffes bringuebalants en zinzins guignols, c'est tout un équipage que Pissenlit semble emmener à sa suite. »

C'est plutôt cocasse, non dénué d'une grande sensibilité, mais assez déconcertant, si bien qu'il est important d'accompagner l'enfant dans cette lecture.  

Gallimard jeunesse, coll. Giboulées, novembre 2014