Roms, Bangladeshis: anthropologie du quart monde parisien – 2

Publié le 11 décembre 2014 par Radiocampusparis @campusparis

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Deuxième partie: la communauté de réfugiés bangladais à Paris: un éclairage socio-historique, avec  Amirul Arham, cinéaste et anthropologue franco-bangladais, auteur de nombreux documentaires dont Les oubliés du BangladeshL’eau du diable, Le banquier des humbles et actuellement dans la finalisation d’un documentaire sur le modèle socio-économique proposé par Mohammed Yunus, au-delà de l’outil du microcrédit, et résumé par une expression qui donne son titre au documentaire: Social Business.

Réécouter en intégralité l’interview de Monique Selim sur l’histoire sociale et politique du Bangladesh. Monique Selim est anthropologue à l’Institut de Recherche sur le Développement, spécialiste des questions d’anthropologie de la globalisation et du travail:
http://lsddm.free.fr/tr/les-voix-du-crepuscule/interviews/interview_vdc13_M.Selim.mp3

On croise les uns dans le métro, souvent suivis d’un air d’accordéon, les autres à sa sortie, derrière leurs étals de fortune, entre cagettes et caddies, un bidon cuisant des châtaignes et réchauffant les corps transis par le froid en hiver. Les premiers sont pour la plupart des Rroms fraîchement venus des pays de l’est de l’UE, les autres sont des bangladeshis, demandeurs d’asile fuyant la répression politique et la persécution religieuse. Les uns sont ultra-visibles (au moins dans les médias), les autres sont inconnus au bataillon, à tel point qu’on les nomme souvent par erreur hindous ou pakis.

Pourtant, visibles ou invisibles, ces silhouettes sont pour nous muettes et inconnues: on les regarde à peine, on ne leur parle pas, on ne s’y intéresse pas! Et ça n’est pas là seulement un problème moral, renvoyant à notre indifférence à tout ce qui fait la banalité de nos trajets quotidiens, c’est aussi un problème pratique. Quand on essaye de rentrer en contact avec les Rroms et Bangladeshis de l’espace public parisien, deux barrières immédiates s’élèvent contre cette intention: l’une est linguistique (les Rroms récemment arrivés parlent le romani, les bangladeshis le bangla et pour certains l’anglais), l’autre sociale et culturelle (les individus que nous croisons sont souvent dans une pauvreté incommensurable avec nos difficultés financières, nos formes de précarité pourtant toujours plus lourdes!). Franchir ces frontières demande donc une préparation, un travail préalable: nous espérons y contribuer par cette émission.

Pour en savoir plus sur les vendeurs de fruits et de roses bangladais à Paris, lisez les articles d’Elise Vincent, journaliste au Monde spécialiste des questions de migrations: