HORLOGE BIOLOGIQUE: Programmée chez le nouveau-né par l'alimentation maternelle – PLoS ONE

Publié le 13 décembre 2014 par Santelog @santelog

Notre horloge circadienne se façonne bien avant notre naissance révèle cette étude de l’Inra. Ses conclusions, publiées dans la revue PLoS ONE, rappellent l’importance primordiale de la nutrition pré et post-partum sur le risque de maladies liées au dérèglement de l’horloge biologique, dont les troubles métaboliques, plus tard dans la vie.

Les nourrissons sont particulièrement sensibles aux changements d’heures, rappelle le communiqué de l’INRA, et ne vont acquérir le fameux rythme circadien qu’au cours de leur croissance. Cette horloge biologique présente dans la plupart des cellules et tissus de l’organisme, qui régule toutes les fonctions de notre corps permet finalement de synchroniser notre métabolisme avec notre environnement. Son impact est donc fondamental sur notre santé et son dérèglement en cause dans de nombreuses maladies, métaboliques, cancers ou troubles psychiques.

Les chercheurs de l’Inra ontcherché à comprendre comment les cellules du nourrisson s’approprient leur rythme circadien et suggèrent, avec cette étude, que le nourrisson acquiert son rythme biologique en grande partie grâce à l’alimentation maternelle pendant la période périnatale et au moment de l’allaitement.

« L’alimentation de la mère est une source d’information biologique pour le fœtus  ».Ce n’est pas uniquement le rythme «  des repas  » mais également les nutriments ingérés par la mère qui vont contribuer par leur impact sur l’ADN de la cellule, sur la composition du sang, sur l’activité motrice et la température corporelle du fœtus puis de l’enfant.

Pour parvenir à ces conclusions, les chercheurs ont analysé la transmission de signaux moléculaires de la mère à l’enfant grâce à des collectes du lait de la mère et du résidu gastrique de son enfant. La composition du lait maternel en nutriments impliqués dans l’horloge circadienne varie dans la journée. En variant l’alimentation de rats et en quantifiant ainsi, via l’animal, la communication de ce signal circadien de la mère à sa progéniture, les chercheurs montrent l’influence des nutriments sur les rythmes circadiens : Ainsi, la progéniture de rates obèses présente des altérations de l’horloge circadienne qui contribuent à déréguler le métabolisme du foie. La progéniture développe une hyperinsulinémie et une stéatose hépatique.

Cependant, les mécanismes précis qui mènent à cette dérégulation chez la progéniture restent mal compris, concluent les auteurs.

Leur étude contribue néanmoins à renforcer les preuves de l’importance d’un régime équilibré chez la mère, avant la conception et durant la grossesse. Car finalement ces résultats contribuent, par le biais de l’horloge biologique à confirmer,

-   les effets néfastes du surpoids et de l’obésité durant la grossesse,

-   l’effet de l’alimentation avant la grossesse sur le terme,

-   que le juste poids de la mère fait le juste poids de l’enfant,

-   ou que les conseils diététiques efficaces contre le surpoids de naissance…

Source: PLoS ONE February 27, 2013 DOI: 10.1371/journal.pone.0056231Long-Lasting Effect of Perinatal Exposure to L-tryptophan on Circadian Clock of Primary Cell Lines Established from Male Offspring Born from Mothers Fed on Dietary Protein Restriction (Visuel© tycoon101 – Fotolia.com)

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