Max Winson [Jérémie Moreau]

Publié le 16 décembre 2014 par Charlotte @ulostcontrol_
Hello,
Je voudrais aujourd'hui vous parler d'une bande-dessinée que j'ai beaucoup, beaucoup aimée et qui nous est proposée en deux tomes par Jérémie Moreau (autrement connu pour Le Singe de Hartepool) : Max Winson. Je préfère vous prévenir tout de suite : je commence à peine à découvrir ce gnre et ne suis donc pas experte du tout en la matière ; les remarques que je vais donc faire ici ne sont pas des jugements mais visent plutôt à exprimer ma sensibilité. Voilà.


Max Winson n'a jamais perdu un match de tennis de sa vie. Adulé par la foule, il n'est pourtant pas celui qu'on croit. Grande carcasse mélancolique à l'allure de Pierrot, il n'est que le produit d'une enfance volée par des entraînements inhumains, le pantin d'un père tyrannique. Quand ce dernier devient trop faible pour le coacher, la liberté s'offre à lui avec son cortège de paradoxes existentiels...



C’est d’abord le thème de la pratique du sport à haut niveau qui est abordé dans ces deux bandes-dessinées. On découvre ainsi les méthodes d’entraînement intensives et cruelles de son père puis celles absurdes et surréalistes de son nouvel entraîneur, qui visent chacune à faire de Max Winson une machine de guerre. On fait connaissance ensuite avec chacun des personnages qui constituent l’entourage de Max : son père, d’abord, puis son attachée de presse, le PDG de l’entreprise Max Winson, son majordome… et on s’étonne de sa solitude malgré toutes ces personnes qu’il côtoie chaque jour et qui sont censées l’épauler, le soutenir.
En fin de compte, c’est la réalité derrière la légende que nous décrit Jérémie Moreau. Le quotidien misérable du héros, sa liberté aliénée et sa conscience complètement étouffée.
Mais cette BD n’aborde pas seulement le thème de la pratique du sport à haut niveau ; en réalité, elle dépasse complètement le thème du sport et c’est ce qui en fait une œuvre si spéciale.
Max Winson va petit à petit prendre conscience de lui-même et apprendre à s’affirmer en tant qu’homme et pas seulement en tant que légende. Il va devoir faire ses propres choix et prendre ses propres décisions. Au fur et à mesure de ces deux tomes, le personnage va gagner en maturité et surtout en intensité psychologique puisqu’il va être amené à s’interroger sur son passé, son avenir, son jeu de tennis… C’est finalement dans une quête de liberté qu’il va se lancer.
Les dessins sont en noir et blanc mais sont teintés de gris, de telle sorte qu’ils ne sont jamais agressifs mais toujours très doux. L’étoile associée à Max Winson symbolise à la fois son statut de star mais aussi sa personnalité un peu enfantine ; on la retrouve un peu partout, que ce soit comme coupe de cheveux ou dans les formes des bulles.
A ma grande surprise, j’ai trouvé que les dessins étaient très touchants et qu’ils faisaient passer beaucoup d’émotion. Le personnage de Max Winson est remarquablement bien mis en scène. A chaque planche, j’étais fascinée par la façon dont il était représenté. Les expressions de son visage ne sont pas particulièrement expressives, l’émotion vient plutôt du jeu d’ombres et de sa place dans chaque vignette.
Le premier tome de la saga est très sombre, on ressent immédiatement la tristesse de Max. Le second l’est beaucoup moins et se concentre plus sur la psychologie du personnage et le développement de sa personnalité. Le personnage évolue de manière impressionnante entre le début et la fin de la saga : si on a tout d'abord l’impression qu’il n’a pas de personnalité, la fin du premier tome est décisive pour lui et renverse la situation de manière très surprenante !
Enfin, j’ai beaucoup apprécié suivre l’évolution de ce personnage au fil de ces deux tomes. Je m’accroche rarement aux personnages de livres, mais j’ai eu ici beaucoup de peine à quitter Max Winson. Ce personnage m’a énormément touchée et j'ai été très sensible aux dessins comme aux épreuves auquel le tennisman devait faire face. Jérémie Moreau a su créer un personnage terriblement attachant et avec une profondeur psychologique incroyable sans pour autant tomber dans le pathos ou dans le cliché. Une très belle surprise, et même un gros coup de cœur que je ne peux que vous recommander.


Vous avez lu cette bande-dessinée ? Qu'en avez-vous pensé ? N'hésitez pas à partager vos bandes-dessinées coups de cœur en commentaires, je serais ravie de les découvrir !