Stephen Molyneux – The Shape of Clouds to Come

Publié le 17 décembre 2014 par Hartzine

Entre l’outsider Stephen Molyneux, délayant une folk expérimentale, éthérée et suspendue aux bribes du temps, et le label établi dans l’ensoleillé Lubéron La Station Radar, responsable cette année d’un beau disque de Fausto Maijstral (lire), l’histoire ne date pas d’hier. Elle tire ses racines dans un disque un peu fou, The Beginning of a Protracted Struggle, composé en 2009 par un joli all star de la folk aventureuse, réunissant au sein de Horsehair Everywhere, Frank Baugh de Sparkling Wide Pressure, Geoffrey Sexton, Patrick Singleton, Caleb Steelman, Samuel Steelman, TJ Richards, Lee Noble et donc Stephen Molyneux. Et si les deux derniers cités ont ensemble fondé No Kings Records, notamment pour sortir leur projet commun aux résonances post-punk assumées Poet Named Revolver, notre homme, de retour d’un long voyage en Thaïlande, s’est naturellement entiché des orfèvres de La Station Radar afin de donner une suite, le 8 décembre dernier, à son ultime effort solitaire Called to Leave (No Kings, 2013). Une nouvelle fois enregistré à Nashville, comme toutes ses productions, l’EP The Shape of Clouds to Come est le fruit de sessions rassemblant Alice Buchanan au violon, Caleb Steelman à la batterie, le gracile Lee Noble aux claviers et Stephen Molyneux au chant et à la guitare. Rasséréné comme un soir d’été au fin fond du Colorado, paisible telle une invitation à la rêvasserie et éternel comme une musique américaine, le lyrisme folk de Stephen Molyneux se pare d’une ampleur insoupçonnée quand ce dernier entonne ses morceaux avec une volubilité si fragile et charnelle, usant d’un timbre vocal qu’un Léonard Cohen jeune n’aurait certainement pas renié. A l’image de ses clichés photographiques révélant une luminosité toute particulière, clichés pris lors de son périple en Asie du Sud et illustrant chacun de ses albums, Stephen Molyneux confère une coloration à ses balades pastorales, entre brumes magnétiques et fragments mélancoliques, tissant un intime voile sonore, entre réverbérations et scintillement dronisant, que chacun prendra pour soi en plein cœur de l’hiver. Pour preuve, l’élégie des morceaux An Oath to Beds We Lie Upon et Bones Pored Over, matinée des ondes instrumentales de Light Drawn ou Moon to Will the Salt.

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