Uniquement du rouge

Par Gentlemanw

Je veux du rouge, du sang dans le pif de ce type qui me boxe depuis dix minutes, mon coach sportif, je vais lui éclater le nez car j'ai la colère qui gronde en moi. Mes gants sont rouges, mes yeux et ma hargne aussi, je frappe, je me déplace et je le frappe encore, que ce sport me fais du bien. Il me félicite pour mon énergie, sûrement les décisions de la dernière réunion, ou l'enfer de la stupidité a encore marqué sa place. Nous bien soumises au grand patron peu visionnaire, nous avons tous validé son choix, sa stratégie pour l'année prochaine alors que personne n'y croyait. Nombre monde de fourmis, où donner un conseil réel et pragmatique est finalement une erreur, mais comment qualifier alors le mensonge ou l'omission de réflexion. Je me soulage, c'est lundi, j'ai pris ma semaine pour fêter dignement NOEL. Je me défoule.

Douche, savon, parfums, vêtements et confort, je repars chez moi, cinq étages à pied pour finir la session sport car après j'attaque la version courses, en particulier pour trouver ma robe et mes accessoires plus être la plus belle. Avec mon 40 ou 42, j'emmerde les chaînes de magasins ou je suis déjà XL, je vais aller flâner ailleurs, dans les petites boutiques qui habillent toutes les femmes, les minces et les autres aussi. D'ailleurs robe, collant graphique, bottes et me voilà partie avec mon manteau, je vais me défouler autrement. 

Et je veux du rouge !

Première boutique, une copine qui fait des jolis colliers, quelques bracelets avec des plumes, des perles, des fils colorés. Elle crée tous les jours, au gré de ses envies, de ses couleurs du moment, et chaque pièce est quasi unique. Je regarde, on discute, je bois un thé, j'hésite entre deux bracelets multiples, mon homme devrait aimé, je prends les deux. Après tout, c'est NOEL une fois par an.

Chaussures, on en papote, elle me conseille deux boutiques nouvelles, une avec des talons fous, des jeunes créateurs, l'autre plus classiques avec des bottines et des ballerines vernies, mon pêché mignon ! Du rouge, du framboise, du cerise, de toutes les couleurs, de tous les teintes de fruits, même du citron et de la mangue, j'hésite, j'essaye et j'aime cela. Glisser mon pied dans du confort, dans du plaisir, dans une nouvelle hauteur, me relaxer. D'autant que mon mâle, même très pris par son clavier, a toujours un oeil étrangement distrait vers mes jambes, mes pieds, ma silhouette. Rien ne lui échappe, et il sait se lever, s'incliner vers mon cou, m'embrasser, sagement et glisser un ou deux mots sur la nouvelle paire. Il m'aime pour cela, je l'aime aussi pour cela. Un de nos traits d'union.

Rouge comme tous les tissus, les robes même le cuir, j'essaye mais finalement rien ne me va, enfin si, mais je ne me sens pas bien dedans. Je ne cherchais rien de particulier, pas une robe en dentelle, glamour pour un dîner à deux, ni une folie trop courte, ni trop longue, juste du rouge, même un duo jupe simili cuir et chemisier rouge, mais rien.

Ah si, finalement, une robe un brin néo-rétro, un peu corolle, un imprimé violet, impeccable sur mes hanches, je me sens bien dedans, je regarde le prix, je réfléchis, ce sera la folie avant les soldes. Il ne reste plus qu'à ajouter ses bras autour, moi dedans.

Nylonement