La mycose vaginale

Publié le 22 décembre 2014 par Anne-Sophie Delepoulle @sosphamanet

Démangeaisons, pertes colorées ou malodorantes, pas de doute, vous souffrez probablement d’une mycose.

Il existe deux formes différentes : les mycoses aiguës (les plus fréquentes), relativement banales et faciles à traiter, et les mycoses chroniques (rares), dont le traitement est plus lourd et qui sont parfois dues à un déficit du système immunitaire.

10 à 20% des femmes en période d’activité génitale sont concernées

Qu'est-ce qu'une mycose vaginale? SelectAfficher


Une mycose vulvo-vaginale ou génitale est une infection liée au développement excessif d’un champignon microscopique appelé candida albicans. Ce champignon, ne se trouve qu’en faible quantité dans le vagin à l’état normal, mais dans certaines conditions il arrive à se multiplier anormalement et provoque ainsi une mycose locale.

Comment s'installe une mycose vaginale? SelectAfficher

Contrairement aux idées reçues, les mycoses ne sont pas des infections sexuellement transmissibles. C’est le déséquilibre de la flore de doderlin qui permet la prolifération de ces levures: acidité vaginale, facteurs hormonaux, modifications locales…

Les agents responsables

Les mycoses vaginales sont provoquées par des champignons levuriforme du genre Candida (Candida albicans

Y a-t-il des femmes plus à risques? SelectAfficher

Certains facteurs prédisposent aux mycoses:

  • Un traitement antibiotique à large spectre perturbant la flore vaginale.
  • Les œstrogènes (qui augmentent la charge en glycogène, élément nutritif des levures; et accélèrent la desquamation des cellules vaginales)
  • Traitement immunosuppresseur (cortisone, traitement anti rejet)…
  • Le stérilet (adhésivité des levures à l’appareil)
  • La grossesse surtout au 3ème trimestre (augmentation des œstrogènes et des progestatifs qui modifient l’épithélium vaginal et affaiblissent l’immunité locale)
  • Toutes les situations modifiant l’épithélium vaginal: postpartum, ménopause, ectropion.
  • Les rapports sexuels (un partenaire infecté, des microtraumatismes, le pH du sperme, une augmentation des sécrétions)
  • Facteurs sociologiques (partenaires sexuels nombreux, hygiène déficiente)
  • Allergènes locaux (douches vaginales, produits parfumés)
  • Une acidité vaginale naturelle
  • Certaines pathologies: MST, maladies endocriniennes (diabète, hypothyroïdie, insuffisance surrénale), VIH…

Comment l'éviter? SelectAfficher

La prévention des mycoses vaginales repose sur des conseils d’hygiène et de diététique:

  • Ne pas utiliser de savon à pH acide favorisant la prolifération du candida, utiliser un savon spécifique pour calmer les démangeaisons.
  • Bannir les toilettes excessives et les douches vaginales, même en cas d’infection
  • Après un bain (piscine ou mer), prendre une douche pour éliminer toute trace de sel ou de chlore et bien se sécher.
  • Bien sécher la vulve après la toilette. En cas de douleurs  liées aux mycoses, ne pas frotter avec une serviette, mais utilisez un sèche cheveux pour sécher les plis. Bien s’essuyer après chaque passage aux toilettes
  • Ne pas porter de sous vêtements synthétiques, ni de vêtements trop serrés. Préférer les culottes en coton
  • Utilisez des protections 100% Cotton, sans parfum de préférence (Unyque®…). Pendant les règles, changez de tampon ou de serviette toutes les quatre heures minimum. En cas de récidives, il est recommandé d’utiliser pendant les règles au lieu des tampons normaux, des tampons à base de probiotiques: Florgynal…
  • Uriner et bien essuyer la vulve après chaque rapport sexuel.
  • Traiter simultanément votre partenaire, et éviter les rapports sexuels pendant le traitement, ou utilisez des préservatifs.
  • Régime anti-mycose: Éliminer le sucre, les hydrates de carbone raffinés (sucre blanc, farine, riz, pâtes, pain …)

Le traitement des mycoses vaginales

Le traitement local des mycoses SelectAfficher

Le traitement local est le traitement de première intention. Il est . En cas de récidives, un traitement par voie orale peut être prescrit par votre médecin.

Le traitement consiste en l’application locale de crème et d’ovules Econazole (Pévaryl®), Clotrimazole (MycoHydralin®) crème et ovule.

  • Il est possible d’observer un léger prurit lors de l’administration du traitement car la destruction des levures entraîne un libération de candidine qui est irritante. Ne pas interrompre le traitement même pendant les règles. Traiter les foyers éventuels associés (cutané, périanal, intestinal) par une émulsion pendant 8 à 10 jours.
  • Prévoir aussi un antimycosique en émulsion pour traiter votre partenaire car même s’il ne s’agit pas d’une maladie sexuellement transmissible, certaines infections peuvent toucher votre partenaire.

Conseils sur le traitement antimycosique

  • Il est préférable d’appliquer le traitement en position allongée. Un écoulement pouvant survenir après la pose d’un ovule, il est conseillé de porter une serviette hygiénique.
  • Les crèmes sont à appliquer en zone externe sur une peau propre et sèche
  • Les comprimés vaginaux doivent être humectés avant introduction
  • Traiter quotidiennement, respecter la durée d’utilisation, poursuivre le traitement plusieurs jours après disparition totale des lésions
  • Attention: le traitement local antifongique inactive les spermicides et contre indique l’usage des préservatifs en latex (inefficacité du préservatif en latex, opter pour des préservatifs sans latex)
  • Pour augmenter l’efficacité du traitement, utiliser un gel pour toilette intime à pH alcalin (pH8) : Gyn hydralin®, Gynophilus gel moussant, Myleuca…

Le traitement oral SelectAfficher

Un traitement par antifongique oral peut-être prescrit en cas de mycoses récidivantes.

Quand faut-il consulter? SelectAfficher

  • En cas de grossesse. Même si la mycose génitale ne présente aucun risque pour le développement du bébé, il est préférable de consulter afin de recevoir un traitement adapté
  • Si vous êtes diabétique , ou immunodéprimé (cancer, Sida…)
  • Suspicion d’une cause non fongique ( infection bactérienne…)
  • En cas d’extension des lésions
  • En cas de récidive
  • En cas de résistance au traitement conseillé

Les solutions naturelles

Les traitements naturels ne remplacent ni traitement antifongique local, ni le traitement oral . Ils viennent en complément pour renforcer l’efficacité des autres traitements. Ils permettent aussi d’éviter les récidives en drainant et en renforçant les défenses naturelle de l’organisme.

Le traitement des mycoses par phytothérapie SelectAfficher

Calendula

Le calendula en ovules, présente des vertus apaisantes, antiseptiques et anti-inflammatoires (par les saponosides, les caroténoïdes contenus dans la fleur de Calendula). Cette plante peut être utilisée pour soulager les irritations et démangeaisons. Les substances mucilagineuses (pectine et caoutchouc) ont des vertus hydratantes et adoucissantes

Ail

De par ses dérivés soufrés, la galicine et l’alicine, l’ail (Allium sativum) est bactériostatique et fongicide. Il est d’ailleurs particulièrement efficace contre le Candida albicans.
Prendre des gélules dosées à 4000 mcg d’alicine 3 fois par jour
Précaution d’emploi: Ne pas associer avec un traitement anticoagulant

Plantes immunostimulantes

Il est recommandé de faire une cure de plantes immunostimulantes comme l’échinacée. A prendre en discontinu  (10 à 15 jours par mois) car une prise continue  et prolongée risquerait à l’inverse, d’amoindrir les défenses immunitaires.

Alvityl® Défenses, Echinacée Arkogélules®, Echinacée Elusanes®, ENDUROL®,MARQUE VERTE® Défenses Naturelles, Sambu Guard, Vitafor Bio Echinacée…

Le traitement des mycoses par homéopathie SelectAfficher

Traitement diathésique

La psore est la diathèse principale car elle est sensible aux parasitoses.

Il faudra s’orienter vers la sycose si les écoulements jaune verdâtre dominent de façon chronique

Si les sujets sont jeunes et si les mycoses sont accompagnées d’infections urinaires, il faudra penser au tuberculinisme.

Des lésions ulcératives avec des scléroses localisées signent une luèse.

Si déclenchement émotionnel

Ignatia : très utile en cas de chagrin profond, de traumatisme affectif ancien. Permet de débloquer le barrage émotionnel. A prendre de 15 à 30 CH
Gelsemium : en cas d’atteinte du psychisme plus récente qu’Ignatia.
Staphysagria : spécifique des mycoses (surtout vaginales) à déclenchement émotionnel d’injustice, d’humiliation.

Traitements symptomatiques

  • Apis 9 CH vulve rosée, œdématié. Prurit calmé par les applications d’eau froide
  • Belladonna 5 CH vulve rouge congestionnée, chaleur
  • Helonias 5 CH : leucorrhée blanche ressemblant à du lait caillé; La vulvovaginite mycosique s’associe volontiers à une cystite et à des douleurs utérines pesantes. Helonias est une Sepia obsédée par son utérus.
  • Hydrastis 5 CH : leucorrhée visqueuse et filante, col rouge congestionné.
  • Sepia 5 à 12 CH: sensation de pesanteur pelvienne, améliorée par l’exercice, leucorrhées excoriantes, sècheresse vaginale, tendance aux mycoses et aux surinfections. Les mycoses apparaissent en milieu de cycle, le plus souvent et s’aggravent au moment des règles. Non soulagée par le grattage; peau avec des taches brunes, transpiration malodorante, surtout chez la femme pendant la grossesse, la ménopause
  • Natrum muriaticum 5 à 9 CH: sécheresse vaginale, leucorrhée irritante, mycoses
  • Psorinum 9 CH: infections génitales récidivantes, prurit aggravé à la chaleur du lit. Mycose aggravées l’hiver et par le froid. Dermatoses diverses (peau malsaine).
  • Kréosotum 5 CH en cas de mycoses vulvaire de la petite fille. Leucorrhée très irritante. Aggravation des symptômes en urinant. La vulve est le siège de lésions excoriantes, fétides, sanguinolentes, avec aspect similaire au vagin et même parfois ulcération au col.

Autres traitements possibles:

Calcarea carbonica, Thuya, Medorrhinum; Lachesis, Sulfur, Lycopodium, Arsenicum album, Graphites

Draineurs homéopathiques

  • Monilia albicans 9CH Permet de faire un drainage et de se débarrasser des mycoses récidivantes. Sucer 5 granules par jour pendant 1 semaine et prendre une dose par semaine pendant 2 mois
  • Penicillium notatum D8 en cas de mycoses suite à des antibiothérapies intempestives et aggravantes
  • Tilia tomentosa Bg Mg 1D 50 gouttes par jour. Intéressant pour agir sur le psychisme des « femmes à mycoses ».
  • Rubus ideatus Mg Mg 1DH 50 gouttes par jour. Régénérateur de tout l’appareil génital féminin.

Médicaments lithiques

Iodargite D8, Orpiment D8 et Selenite D8: Prendre un ampoule de chaque en sublingual par jour pendant au moins 2 mois

Le traitement des mycoses par oligothérapie SelectAfficher

OligosolCuivre Or Agent permet de drainer le terrain et d’éviter les récidives de mycoses

Prendre 1 dose par jour en sublingual

Le traitement des mycoses par aromathérapie SelectAfficher

Certaines huiles essentielles présentent des propriétés antifongiques. Elles ont l’intérêt de ne pas entraîner de phénomène de résistance, contrairement à certains antifongiques, en raison de la grande complexité de leur composition (une huile essentielle peut contenir plusieurs centaines de composants différents).

Recommandations générales:

  • Le succès du traitement réside dans les mesures d’hygiène et la durée du traitement qui doivent être respectés
  • Contre indiqué chez les enfants de moins de 6 ans, déconseillé pendant la grossesse et l’allaitement
  • Ne pas appliquer les huiles essentielles sur les muqueuses
  • Il est conseillé de les diluer dans des huiles végétales avant l’application cutanée

Les huiles essentielles

HE Arbre à thé (Melaleuca alternifolia) est une huile essentielle riche en terpinène-4-ol (monoterpénol). Ses propriétés principales sont: antibactérien à large spectre, antifongique, antiviral, neurotonique, immunomodulant (augmentation des IgM et des IgA).
Ses indications principales sont: mycoses cutanées, gynécologiques et unguéale, infections ORL, stomatologiques, acné, psoriasis, fatigue, épuisement.

HE de Palmarosa (Cymbopogon martini): Le Palmarosa, encore appelée Géranium des Indes, est une herbe originaire des Indes. Elle présente des feuilles longues et étroites et des inflorescences linéaires. L’huile essentielle de Palmarosa a une senteur proche de la rose, elle est d’ailleurs souvent utilisée en cosmétique. Elle a des propriétés assainissantes intéressantes en cas de mycoses génitales.

Formule aux huiles essentielles

VOIE EXTERNE : 30 gouttes d’huile essentielle de Palmarosa + 30 gouttes d’huile essentielle d’ Arbre à thé + 100 ml de Gel lavant. Peut être utilisé en continu afin d’éviter les récidives.

VOIE ORALE : 2 gouttes d’huile essentielle de Palmarosa sur un comprimé neutre. A prendre, matin, midi et soir pendant 4 jours.

Le traitement des mycoses par nutrithérapie SelectAfficher

Extrait de pépins de pamplemousse

Surnommé antibiotique naturel, l’extrait de pépin de pamplemousse a des vertus stimulantes et protectrices de l’organisme qui seraient dues à sa richesse en bioflavonoïdes et vitamine C aux propriétés anti oxydantes. Il possède des propriétés antibactériennes, mais aussi antivirucides, antiparasitaires et antifongiques. En effet, celui-ci agirait contre 800 souches de bactéries et virus, 100 souches de champignons (moisissures), tout en préservant la flore intestinale. L’extrait de pépins de pamplemousse peut donc être qualifié d’ »antibiotique naturel à large spectre d’action ».

L’efficacité de l’extrait de pépin de pamplemousse s’exerce grâce aux biflavonoïdes qui le composent, aux glucosides (narginine), quercétines et à l’hespéridine. L’extrait de pépin de pamplemousse est surtout intéressant lors de candidoses digestives

Posologie: 5 à 10 gouttes, 2 fois par jour diluées dans de l’eau. Il peut aussi être appliqué localement

Précautions d’emploi: Comme tous les produits du pamplemousse, il y a un risque d’ interactions médicamenteuses car le pamplemousse contient de la bergamottine et de la 6,7-dihydrobergamottine, inhibitrices du CYP3A4 qui ralentissent le métabolisme de certains médicaments. Les conséquences sont une majoration des effets indésirables des traitements, équivalent à un surdosage. Demandez toujours conseil à votre médecin ou à votre pharmacien.

ARKOFLUIDES® Pépins de Pamplemousse, 3 Chenes Bio Extrait de pépins de pamplemousse, My’Cokyl®, Nutrisanté® Extrait de pépin de pamplemousse…

Probiotiques

Pour limiter les effets néfastes d’une antibiothérapie sur la flore vaginale, pour favoriser le rétablissement de la flore normale après une infection, ou en cas de récurrence,  il est intéressant d’utiliser des probiotiques à base de souches de lactobacilles (Lactobacillus crispatus, Lactobacillus gasseri, Lactobacillus rhamnosus GR-1® et Lactobacillus reuteri RC-14®).
Les probiotiques peuvent être pris en complément du traitement antifongique.

En colonisant la muqueuse vaginale, les probiotiques créent une barrière naturelle contre les micro-organismes nuisibles. Ils aident à maintenir l’équilibre de la flore locale (bacilles de Doderlein) au niveau vaginal et permettent d’éviter les récidives.

Ils s’utilisent par voie orale ou par voie vaginale (capsules vaginales ou des tampons à base de probiotiques). Dans tous les cas, la qualité de fabrication des produits et la quantité de lactobacilles présents dans les préparations conditionnent l’efficacité du probiotique. La voie orale a montré son efficacité dans certaines études mais la colonisation vaginale n’est pas toujours démontrée.

Des cures répétitives de probiotiques sont préférables: cures de 10 à 14 jours par mois pendant plusieurs mois ou une dose de charge suivie d’une prise par semaine.

Ergyphylus® Nutergia, Femibion® Intime, Lactibiane® Candisis…

Saforelle Florgynal Tampon vaginal, Hydralin Flora Capsules vaginales, MEDIGYNE® Saforelle…

La sélection de votre pharmacien

Anne-Sophie DELEPOULLE (Dr en Pharmacie), www.sospharma.net, ma pharmacie en ligne

Dernière modification le: déc 22, 2014 @ 18 h 18 min