L’investisseur amateur aura tendance à conclure que si les prix du baril ont reculé de 40% en 6 mois, les valeurs des actions de pétrolières sont probablement attrayantes. Attention! Gager sur la remontée de titres sectoriels en phase de repli est aussi dangereux que de jongler avec des machettes bien aiguisées. Il faut savoir parfaitement ce qu’on l’on fait. Chevron, Exxon Mobile, Suncor, Royal Dutch Shell… etc. ont beau être des entités solides et bien capitalisées, personne ne sait combien de temps le marché baissier pétrolier durera. Si ça dure encore 6 mois et que le baril se négocie à 20$, vous pourriez bien perdre 60% de votre mise.
Les investisseurs institutionnels qui savent gérer le risque n’oseront pas acheter des pétrolières sans se couvrir avec des options ou des contrats à terme. Ou bien, ils vont tirer profit indirectement de la situation en cherchant des sociétés grandes consommatrices qui vont gonfler leurs marges bénéficiaires avec le carburant à rabais. Je pense aux sociétés de sous-produit pétroliers et chimiques comme 3M et Dupont, mais aussi à des compagnies aériennes comme WestJet et Ryanair ou les géants de la livraison FedEx et UPS.
Un effet positif devrait aussi être ressenti en Europe. Dans la zone euro, l’importation de pétrole touche 0,3% du PIB, la récente chute du brut ajoute 0,5% à la croissance mondiale. Il y a donc un gain net et l’économie européenne en sentira des effets bénéfiques rapidement. Goldman Sach estime que cela représente près de 100 milliards de plus dans les poches des consommateurs… qu’ils auront à dépenser! Les actions et fonds européens pourraient très bien faire à court et moyen terme!