Quand j'étais petite

Publié le 10 janvier 2015 par Parisathenes

6 mois d'absence. 6 mois de silence.


Bon, enfin, j'ai quand même répondu aux quelques commentaires de mes fidèles lecteurs.
Vous me direz en 6 mois, rien à dire ? je ne sais pas finalement. Rien n'a vraiment changé.
On parle toujours de crise, de pauvreté, de précarité, de chômage. Rien à dire (de nouveau).
No news, good news ? non, pas vraiment.
Enfin, fin décembre, on nous annonce en Grèce des élections législatives pour le 25 janvier 2015. Une belle façon de débuter l'année ! On reprend les mêmes, on recommence. Je me demande vraiment ce qui changera, même si nous passons radical gauche (ce sont les paris qui le disent.…). Déjà, les princes consorts sortent de leur caverne et essayent de nous faire avaler la pilule :
- stabilité et progrès pour certains
- changement radical pour d'autres
Excusez-moi si finalement je ne vous crois pas - humm - plus mais je crois que les verts, les bleus, les oranges et les rouges se suivent et se suivront. Ils nous resservent, TOUS, la même recette, réchauffée. Qui vous croit ? Peu de personne somme toute.
Excusez-moi mais si je suis sortie de ma tanière, de mon hivernage estival, c'est que je me pose des tas de questions. Des attentats ont eu lieu dans mon pays, ma ville de naissance. Vous me direz ce n'est pas la 1ère fois que cela arrive, ni la dernière (malheureusement). Des actes atroces, non pardonnables, dans ce pays qui m'a appris la tolérance, la même que j'ai essayé d'inculquer à mes enfants.

Quand j'étais petite


Lorsque j'étais petite, j'allais à l'école de la République, de la liberté, de la fraternité. J'y côtoyais des enfants de tous horizons. J'entend dire de toutes les religions. J'avais pour ami(e)s Habiba, Fatima, Mohamed étaient de confession musulmane ou David, Nadia, Nadège, juive, François, Marie catholique ou Alexandre, protestante.

Ecole laïque


Nous allions tous à l'école de la République. Mêmes besoins, mêmes chances. Dites-moi les amis, avez-vous, ne serait-ce qu'une fois, une seule, réfléchit que Habiba, Fatima, Mohamed étaient de confession musulmane ou David, Nadia, Nadège, juive, François, catholique ou Alexandre, protestante ?
Je ne me rappelle pas de ghetto, pourtant à l'époque, nous habitions dans une ville de classe moyenne, mal jugée, pas dans les "beaux quartiers".
Bon, ça c'était hier, trop longtemps. Trop loin. J'idéalise parfois. 
Comment un pays comme la France, les Français, ont pu laisser glisser la situation que nous connaissons aujourd'hui. Par laxisme ? par désintérêt ? un peu des deux ? Problème de pédagogie ?
Avant d'être adulte, il nous faut passer par toutes ces étapes de la vie. Petite enfance, apprendre le oui et le non. L'enfance, apprendre en maternelle à partager, à exister en communauté. L'école publique et laïc, a, après nos parents, le devoir de nous apprendre à co-exister, à respecter les valeurs de notre pays : Le pays d'Habiba, de Fatima, de Mohamed ou de David, de Nadia, Nadège, François et d'Alexandre.
Et puis, ne me dites pas "c'est la faute de la crise, du chômage…". Cela remonte à plus loin, c'est encore plus profond.
Respect des autres, de nos différences. Pourquoi nous, nous y arrivions ? nos parents, ceux d'Habiba, de Fatima, de Mohamed ou de David, de Nadia, Nadège, François et d'Alexandre ont failli quelque part. Ne sommes-nous dans l'absolu responsable des actes de nos enfants ? N'avons-nous pas dans un sens le devoir civique d'arrêter les crimes, les erreurs de jeunesse ? D'autres portent le voile alors que nous voilons la face, portons des oeillères ? Dans les pays de la liberté, il faut continuer à combattre tous les extrémismes qu'ils soient politiques ou religieux.
"N'importe qui peut abandonner. C'est la chose la plus facile à faire, mais tenir le coup lorsqu'il serait compréhensible de tout laisser tomber, voilà la véritable force".
P.S. : hommage sincère à toutes ces personnes assassinées pendant ces derniers jour en France (et ailleurs). Je ne citerai pas de nom, ni d'appartenance. Ils ont été sauvagement tués dans un journal, une imprimerie, un supermarché. Pas de noms. Juste des personnes qui sont parties et ont laissé des orphelins derrière eux, une famille, un peuple entier.