Critique Ciné : Captives, pédophiles en cavale

Publié le 10 janvier 2015 par Delromainzika @cabreakingnews

Captives // De Atom Egoyan. Avec Ryan Reynolds, Rosario Dawson et Mireille Enos.


Tout ça pour ça. Je dois avouer que je m’attendais à quelque chose d’un peu plus ambitieux que Captives. Prisoners c’était quand même mieux. Ce qu’il y a de réellement intéressant dans ce film finalement c’est l’enrobage car la structure narrative du film est tout de même très différente de ce que je m’étais imaginé. En plus de ça nous avons en guise de héros un Ryan Reynolds qui cabotine en long et en large. C’est dommage car je suis persuadé que Atom Egoyan tenait largement de quoi faire un très bon film mais il a échoué presque lamentablement. Entre l’ambiance assez bien maîtrisée et la structure même du film, il n’y a rien à sauver. Au contraire, je dirais même que Captives est finalement une coquille en grande partie vide. J’aurais bien apprécié que les choses soient faites différemment sauf que voilà, ce n’est pas vraiment le cas. L’un des plus gros problèmes de ce film c’est sa fin grotesque qui nous donne l’impression que le film ne savait finalement pas quoi faire et qui s’est achevé avec tout ce qu’il ne fallait justement pas faire pour un tel film. J’aime bien le casting mais globalement il n’est pas ce qu’il y a de plus intéressant dans Captives tant il n’est pas suffisamment bien utilisé sauf Mireille Enos (The Killing) qui semble adorer les rôles se déroulant dans des villes pluvieuses ou enneigées.

Huit ans après la disparition de Cassandra, quelques indices troublants semblent indiquer qu'elle est toujours vivante. La police, ses parents et Cassandra elle-même, vont essayer d'élucider le mystère de sa disparition.

Le scénario est donc plein de problème. On sent qu’il se prend les pieds dans le fil conducteur de son histoire complètement déstructurée. C’était une bonne idée et l’organisation du scénario reste assez intéressante mais il n’y a pas suffisamment de choses pour nourrir les bons sentiments et nous émouvoir. Car je n’ai pas été ému de tout le film (et cela vient de quelqu’un qui a tendance à être ému devant un peu trop de films, trop souvent). Il y a aussi un manque dans la mise en scène. Atom Egoyan ne fait pas les choses de façon horrible mais disons que cela ne sonne pas toujours juste et c’est bien le plus gros problème que j’ai eu avec ce film. Il y a un vrai manque là dedans, notamment dans la photographie du film, qui laisse une mauvaise impression au spectateur. C’est comme si le film était finalement bien fade. Atom Egoyan est pourtant un metteur en scène connu et reconnu pour ses oeuvres réussies mais après Les 3 Crimes de Memphis (avec Reese Witherspoon) qui était déjà bien raté, Captives laisse l’impression d’une amélioration mais ce n’est toujours pas ça non plus. Le thriller d’enlèvement c’est quelque chose que je dois avouer apprécier plutôt bien.

Finalement, la seule véritable originalité de ce film c’est sa structure qui est complètement différent de ce que l’on a pour habitude de voir. On sent qu’il y a une sorte d’influence des thrillers danois là dedans mais le metteur en scène canadien ne se sert pas des atouts de mise en scène de ces thrillers pour faire le sien. On a donc un film qui manque cruellement de forces et qui arrive à bout de souffle au bout. Prisoners de Denis Villeneuve avait su installer un climat de tension, de l’action, des personnages et avait une mise en scène particulièrement intelligente. Je me demande par ailleurs comment Captives a pu se retrouver en compétition à Cannes alors que finalement une fois que l’on a vu ce film, on a déjà tout de suite envie de l’oublier. Je ne compte même plus le nombre de fois où je me suis légèrement ennuyé. J’ai dû bailler lors de certaines longues scènes musicales où l’on a surtout l’impression de voir un film de lamentations qui se répète encore et encore sauf que l’histoire, qui se veut complexe par sa structure, est tout ce qu’il y a de plus bâteau. Prisoners avait assumé le classique de son histoire et nous avait fait une proposition de twists et de mise en scène. Ici, rien.

Note : 3/10. En bref, un thriller barbant.