[Critique] OPEN WINDOWS

Par Onrembobine @OnRembobinefr

Titre original : Open Windows

Note: (moyenne)
Origine : Espagne/États-Unis
Réalisateur : Nacho Vigalondo
Distribution : Elijah Wood, Sasha Grey, Neil Maskell, Michelle Jenner, Carlos Areces…
Genre : Thriller
Date de sortie : 7 janvier 2015 (DTV)

Le Pitch :
Nick se prépare à rencontrer son idole, l’actrice Jill Goddard, après avoir remporté un concours en ligne. Au dernier moment cependant, un mystérieux inconnu contacte le jeune homme et lui apprend que la star a décidé d’annuler le rendez-vous. Il propose ensuite à Nick de pirater le téléphone de l’actrice afin de l’espionner. Naïvement, le fan transi accepte, et met, sans le savoir, le pied dans un engrenage fatal…

La Critique (Nicolas] Note: : ICI

La Critique (Gilles) Note:  :
Réalisateur espagnol responsable d’œuvres comme Timecrimes, Extraterrestre ou encore de segments pour le premier The ABCs of Death et pour le dernier V/H/S/ en date (intitulé V/H/S Viral), Nacho Vigalondo se propose à l’occasion de son nouveau film, d’explorer les possibilités des nouvelles technologies, en livrant un ersatz de found footage. Ersatz car Open Windows n’adopte pas strictement une mise en scène caméra (ou caméscope) à l’épaule, mais s’approprie de multiples points de vue, issus d’images capturées par des webcams, téléphones portables, caméras de surveillances et autres caméras ordinaires. Le tout rassemblé sur l’écran de l’ordinateur du personnage central incarné par Elijah Wood. Du coup, on ne quitte jamais l’écran. Le titre du film, qui signifie littéralement « fenêtres ouvertes » apparaît alors plus que pertinent tant le long-métrage se résume à une accumulation de fenêtres, offrant de multiples images provenant de différents supports, tandis que de temps à autre, des barres de chargement ou des déplacements d’icônes surviennent.
Concrètement, si la démonstration technique de Vigalondo suscite la curiosité lors du premier quart du film, on se rend vite compte de la vacuité d’une démarche tape à l’œil et finalement anecdotique.

Car outre sa mise en image un poil plus originale que le found footage de base, Open Windows n’a pas grand-chose à proposer de bien nouveau, tout en aggravant son cas en jouant la surenchère à la fin, quand la technologie sert de prétexte à des effets assez bidons et pour la plupart complètement inutiles et injustifiés.
Open Windows a donc tout du long-métrage anecdotique. Pour sa réalisation, mais aussi pour son histoire, inutilement compliquée, qui voit donc un fan désireux de rencontrer son actrice préférée, tomber dans un piège menaçant sa vie et celle de son idole, sur laquelle Nacho Vigalondo (aussi au scénario) greffe des rebondissements aussi vains qu’inefficaces, en surfant sur une paranoïa relativement mal balancée et encore une fois, rarement pertinente. Sans compter le côté profondément invraisemblable de certaines situations, prouvant bien le manque de maîtrise d’un réalisateur qui voit malgré lui son film lui échapper au fil des minutes, pour tomber dans un grand n’importe quoi de moins en moins stimulant.

On peut cependant voir Open Windows comme une expérimentation. Une expérimentation certes un peu pédante mais une expérimentation quand même. Les acteurs, au milieu de cet authentique bazar font de leur mieux pour maintenir la barque à flot, sans trop y parvenir cependant. Elijah Wood pour commencer, qui a décidément du mal à rebondir sur le succès du Seigneur des Anneaux, use plus que jamais de son regard triste et de la vulnérabilité qu’il dégage pour incarner un personnage plat et de toute façon à peine esquissé. Sasha Grey pour sa part, tente toujours de capitaliser sur la renaissance soft offerte il y a quelques années par Steven Soderbergh avec The Girlfriend Experience. Sans grand succès là aussi, même si l’ex actrice de films exotiques pour adultes, ne manque pas de bonne volonté et joue plutôt bien, surtout compte tenu des circonstances aggravantes imposées par un scénario poussif et bancal.
Le constat n’est pas franchement positif concernant le dernier film en date de Nacho Vigalondo. Au mieux, il peut faire office de curiosité mais l’ennuie s’impose de lui-même assez vite, au rythme de minutes qui défilent de moins en moins rapidement. Une approche plus traditionnelle aurait certainement été préférable, même si, dépourvu de ses effets tape-à-l’œil, Open Windows ne serait finalement qu’un téléfilm destiné à meubler les grilles de programme l’après-midi d’un jour de semaine.

@ Gilles Rolland

Crédits photos : Wild Side

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