Le vieil homme et la mer. Ernest Hemingway

Par Nelcie @celinelcie

Il y a deux ans de cela, enfin je crois, j’avais lu L’adieu aux armes d’Ernest Hemingway. Et j’avais beaucoup aimé. Sa plume m’avait émue, les mots ont longtemps résonné en moi. Alors, je m’étais promis de lire une autre de ses œuvres. En novembre dernier, j’ai donc décidé de lire Le vieil homme et la mer.

Synopsis

Le roman met en scène deux personnages principaux : Santiago, un vieux pêcheur pauvre, et Manolin, jeune garçon tendre. L’histoire se déroule à Cuba, dans un petit port près du Gulf Stream.
Manolin accompagne Santiago à la pêche, mais ils n’ont rien pris depuis 84 jours. Les parents de Manolin qui trouvent que Santiago est « salao » ou « salado », c’est-à-dire malchanceux, décident qu’il embarquera sur un autre bateau, celui-ci ramène en effet trois grosses prises en une semaine!
Chaque soir Manolin voit le vieux revenir bredouille, cela lui cause une grande tristesse, il l’aide à remonter la barque, les lignes et le harpon. La voile, usée et rapiécée, roulée autour du mât, figure le drapeau en berne de la défaite. Le jeune garçon lui trouve de quoi manger et prend soin de lui, il a peur de le voir « partir », il n’est pas question de pitié, mais d’amour et de respect.

Mon avis

A n’en pas douter, ce court texte est poétique. Les mots sonnent bien et recèlent quelque chose de mystérieux. Mais hélas, au-delà des mots en eux-même, l’histoire ne m’a pas touchée autant que je l’aurais voulu. C’est donc un sentiment très mitigé que je ressens par rapport à cette lecture.

Au travers de ce texte, j’ai tout de suite ressenti l’amour d’Hemingway pour cette mer qu’il chérit tant. Le vocabulaire, les descriptions du temps, le récit du quotidien de ce pêcheur, la rencontre avec le poisson… tout est là.
Cette histoire de pêcheur qui rentre chaque jour bredouille est triste bien sûr, mais elle ne tombe pas dans la misérabilité. Il n’est aucunement question de pitié. Il est question d’amitié, de patience, d’humilité. Il est question de belles valeurs sur l’humanité.

Donc oui, Le vieil homme et la mer est un beau récit. Et pourtant, paradoxalement je n’ai pas été émue. J’irai jusqu’à dire que j’ai ressenti une certaine indifférence par rapport aux aventures de ce vieux pêcheur. Et je dois admettre que j’ai eu beaucoup de mal à m’expliquer à moi-même pourquoi ce tel sentiment. Même encore aujourd’hui, tout n’est pas vraiment clair dans ma tête…
Une des raisons réside dans le fait que j’ai trouvé cette histoire trop linéaire et y déplore quelques redondances. En effet, dès le début, j’ai ressenti une certaine tristesse pour le vieil homme, son histoire m’a émue. Et ce jusqu’à la fin. Le problème c’est qu’entre le début et la fin, je n’ai pas réussi à intégrer d’autres sentiments. Je n’ai pas réussi à espérer ou à trembler avant et après chaque essai de prises. Je n’ai fait que voir défiler les jours en compagnie du pêcheur et du jeune garçon, sans ressentir d’autres émotions que cette pitié pour ces personnages (pitié dans le bon sens du mot, et sans pathos, entendons-nous bien). Et moi, j’aurais bien voulu à certains moments me dire que ce pêcheur il est pas doué et qu’il a qu’à faire autre chose, j’aurais voulu le voir parfois moins courageux, plus plaignant, plus paradoxal… Plus homme quoi !!
Parce que si, comme je l’écris plus haut, l’auteur nous démontre dans ce récit de belles valeurs humaines, j’ai regretté qu’à contrario son personnage ne soit finalement qu’une représentation trop parfaite de ces valeurs, ce qui à mon sens lui retire justement de son humanité.
Oui, je suis comme ça : j’aime les personnages qui ont une part de mauvais. Et j’aime les histoires qui osent mettre à mal mon opinion sur un personnage, osent me surprendre dans leur évolution, par une situation inattendue, un revirement de situation… Ce qui m’a manqué dans ce texte.

En conclusion, Le vieil homme et la mer est un joli texte poétique, mais hélas sans grande surprise pour moi.


Classé dans:Lecture Tagged: Ernest Hemingway, Le vieil homme et la mer, lecture, littérature