Björk so far : 1993-2011

Publié le 12 janvier 2015 par Heepro Music @heepro

Oublions tout ce qu’il y a eu avant, dans les années 80, ou même son tout premier album en solo alors qu’elle n’était qu’une enfant. Concentrons-nous sur Björk telle que nous (ne) la connaissons (pas) : c’est-à-dire grâce à ses sept albums studios et les bandes originales pour deux films, en laissant à part les singles, les EPs ou encore les compilations et live. En effet, en neuf albums donc, tous sortis entre 1993 pour le premier et 2011 pour le dernier à ce jour, l’Islandaise s’est imposée au point de devenir symbole de son île d’origine, à tel point que Islande rime depuis longtemps déjà avec Björk, et inversement. Laissons-la s’exprimer sur chacun…

Debut représente, comme ce titre l’indique sans aucune ambiguïté, un véritable départ pour Björk. Comme si avant cet album, elle avait été musicalement vierge. Oui, oubliez donc The Sugarcubes et tout le reste !

Ce sont des chansons qu’elle avait gardées enfouies dans une obscurité, comme dans un journal intime qu’elle seule pouvait voir. Avec Debut, c’était donc la toute première fois que ces chansons se retrouvaient livrées à elles-mêmes, avec le devoir de survivre.

Y ont collaboré : Nellee Hooper, Howie « B » Bernstein, Talvin Singh, David Arnold. « Human behaviour » inclut un sample d’Antonio Carlos Jobim, « Play dead » est un titre de la bande originale du film The Young Americans de Danny Cannon. Les photographies sont de Jean-Baptiste Mondino.

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Si Debut était une sorte de best of des dix années le précédant, Post (enregistré en 1994-1995 et sorti en juin 1995) a plutôt été un best of de deux années seulement. Comme si Björk avait dit : « Voici comment je vais ».

Le titre Post se réfère directement au fait que l’Islandaise s’adresse toujours au fond d’elle à l’Islande. Comme si ses chansons étaient des lettres, et parce que ce fut un saut énorme pour elle de s’éloigner de sa famille, de ses amis et de tout ce qu’elle avait pu connaître avant.

Y ont collaboré : Tricky, Nellee Hooper, Howie B, Talvin Singh. Les photographies sont de Stéphane Sednaoui.

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La musique d’Homogenic (enregistré en 1996-1997 et sorti en septembre 1997) est très proche de celle que Björk écoutait quand elle était enfant. C’est un disque très islandais, tout particulièrement en ce qui concerne les rythmes.

Mais ce n’est pas un disque qui est arrivé du jour au lendemain. Il avait toujours été présent, sauf qu’il devait se matérialiser. Les sons, les rythmes, les émotions ont toujours été dans sa tête. Elle les a mis dans Homogenic, qu’elle considère comme un document.

En fait, le titre de l’album indique que la musique vient plus ou moins d’une seule direction : directement du cœur. Parce que la maison est là où se trouve le cœur. Et pour cette fois-ci, elle ne voulait pas trop l’intervention des autres.

Y ont collaboré : Mark Bell, Howie B. Direction artistique pour la couverture : Alexander McQueen.

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Grâce à SelmaSongs, Björk pense avoir beaucoup appris sur l’art. Et c’est alors probablement le plus grand défi qu’elle ait réalisé avec, pour ne donner qu’un exemple, un orchestre de 80 musiciens… De même, la plupart des chansons de ses précédents albums possédaient 20 pistes chacune. Pour la bande originale de ce film de Lars von Trier, c’était 110 pistes !

Cela lui a réellement permis de mûrir… et de se discipliner. C’est quelque chose qu’elle attendait depuis l’enfance. Rester assise pendant des mois et des mois, prêter attention au moindre détail… et être musicalement méticuleuse. Pour elle, c’est bien là que réside son véritable amour. Elle est plutôt une artisane.

Y ont collaboré : Catherine Deneuve, Thom Yorke, Mark Bell, Lars von Trier. Les sept titres avaient été écrits pour le film Dancer In The Dark.

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Un mot qui a beaucoup aidé Björk à faire Vespertine (enregistré en 2000-2001 et sorti en août 2001) fut « hibernation ». Être interne est une forme d’hibernation, et elle reliait ça à l’hiver, au son des cristaux à l’époque hivernale. Voilà comment elle voulait que cet album sonne.

Y ont collaboré : Matthew Herbert, Matmos. « Sun in my mouth » reprend des vers d’un poème d’E. E. Cummings, « Unison » intègre un sample du morceau « Aero deck » de Oval (Markus Popp).

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Medúlla (enregistré en ? et sorti en août 2004) est un album de voix. Björk voulait s’éloigner des instruments et de l’électronique qui consituaient l’univers du précédent album, Vespertine. Elle voulait voir ce qui pouvait être fait avec tout l’éventail émotionnel de la voix humaine : une voix seule, un chœur, des voix professionnelles, des voix pop, des voix folk, des voix bizarres. Pas seulement des mélodies, mais aussi tout le reste, tout le bruit qu’une gorge produit.

Y ont collaboré : Mike Patton, Rahzel, Mark Bell, Tagaq, Matmos, Robert Wyatt, Shlomo. « Sonnets – Unrealities XI » reprend des vers d’un poème d’E. E. Cummings.

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Quand elle fait sa propre musique, elle est de toute évidence complètement et profondément préoccupé par le fait que et la racine, et le tronc, et les branches viennent d’elles. Que ce n’est emprunté de nulle part ailleurs.

Maintenant qu’elle faisait de la musique qui avait pour décor le Japon, le réalisateur Matthew Barney voulait que la musique soit basée sur de la musique japonaise ancienne originale. Elle a en quelques sortes pu se permettre d’aller bien plus loin en se basant sur quelque chose qui existait déjà musicalement, qu’elle ne l’aurait jamais fait pour ses propres albums.

Y ont collaboré : Will Oldham, Matthew Barney, Mark Bell, Leila (Leila Arab). Les onze titres avaient été écrits pour le film éponyme Drawing Restraint 9 de Matthew Barney.

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Björk savait depuis le début qu’elle voulait que Volta (enregistré en 2005-2007 et sorti en mai 2007)  soit sanguin, physique, fait dans l’urgence.

Mais ensuite, essayer de trouver comment le faire revenait parfois à tenter de résoudre un crime. Mais c’était si drôle. Elle adore résoudre des énigmes ! Donc celle-ci fut résolue grâce à l’utilisation soit de percussions tribales live soit d’un 808, d’un 909 ou de bruits de vieilles boîte à rythmes. Ou du mélange de tout ça.

En fait, les rythmes étaient parmi les dernières choses sur lesquelles ils ont travaillé. Les mélodies, le clavicorde, le pipa, le kora et tous les cuivres étaient venus en premier.

Y ont collaboré : Tim « Timbaland » Mosley, Mark Bell, Antony Hegarty. « The dull flame of desire » reprend des vers d’un poème de Fyodor Tyutchev tel qu’il apparait traduit dans le film Stalker de Andrei Tarkovsky. « Vertebrae by vertebrae » intègre un sample de Drawing Restraint 9.

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Pour Björk, le projet Biophilia (enregistré en 2008-2011 et sorti en octobre 2011) est une suite de Volta, ce dernier parlant plutôt d’anthropologie. Au contraire, Biophilia est comme un peu déshumanisé, zoomant à la fois en arrière comme les planètes et en avant à l’intérieur des atomes. Et dans ce but, il est esthétiquement en accord avec le son, sa façon de bouger, et la physique du son et comment les notes se comportent dans une pièce, comment elles rebondissent sur les murs et entre les objets. Et c’est un peu comme la façon dont les planètes et les choses microscopiques fonctionnent.

Y ont collaboré : Mark Bell, Matthew Herbert.

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[ Ma source principale pour réaliser ses traductions librement : bjork.com / Les sources du site officiel bjork.com pour les extraits d’interviews originaux : Ztv, 1995 / Raw, 1996 / Oor, septembre 1997 / björk.com webchat, 2000 / metromix.com, 2001 / The New Yorker, 30 août 2004 / No Restraint, 2006 / Harp Magazine, 2007 / bjork.com audio snippet, 2011 ]

(in heepro.wordpress.com, le 12/01/2015)