Ecoles et campus : les étudiants veulent que le développement durable soit beaucoup plus intégré

Publié le 14 janvier 2015 par Bioaddict @bioaddict
Selon une étude du RÉseau Français des Etudiants pour le Développement Durable (REFEDD), 70% des étudiants considèrent que le développement durable est insuffisamment pris en compte dans leur formation et dans le fonctionnement et la gestion des établissements d'enseignement supérieur.

Tous les trois ans depuis 2008, le RÉseau Français des Etudiants pour le Développement Durable (REFEDD) donne aux étudiants français de toutes formations et de tous niveaux, l'occasion de s'exprimer sur les thématiques de développement durable. Cette consultation permet à la fois de faire état de leurs connaissances et de leurs pratiques en matière de développement durable, et aussi de comprendre leurs envies, leurs besoins et leurs attentes sur ces thèmes.

Le 1er octobre 2014 à l'AgroParisTech, le REFEDD a ainsi dévoilé les résultats de la Consultation Nationale Etudiante, menée auprès de 7.000 étudiants français, lors du colloque " Développement durable : moi étudiant.e, j'aimerais... ". Voici ce qu'il en ressort.

Les étudiants sont conscients de l'urgence socio-environnementale

Les résultats de la partie quiz sur le développement durable montrent que les étudiants ont encore des scores faibles aux questions de connaissance. Cependant et malgré cela, ils ont bien conscience de l'urgence d'agir, en particulier concernant les enjeux environnementaux. Ainsi, pour 3 répondants sur 4, la lutte contre l'épuisement des ressources naturelles est un défi majeur du XXIe siècle. 2 étudiants sur 3 considèrent le changement climatique comme un danger pour l'humanité.

Néanmoins, ils constatent que cette urgence socio-environnementale est en décalage avec l'inaction de la société et en particulier des pouvoirs publics. Ainsi, alors même que 80% des étudiants considèrent que les pouvoirs publics sont les acteurs qui devraient agir en priorité pour plus de développement durable, 88% déclarent que ces derniers ne prennent pas vraiment ou pas du tout en compte les intérêts des générations futures. Une certaine méfiance est ressentie à l'égard des pouvoirs publics : lorsqu'un sujet porte à controverse, seuls 5% des étudiants les privilégient comme source d'information.

Face à ces enjeux sociaux, économiques et environnementaux, le développement durable apparaît comme une solution crédible pour y répondre : le développement durable est vu par 78% des étudiants comme un mode de développement prenant en compte les intérêts des générations futures. La moitié d'entre eux le considèrent comme une opportunité pour trouver des alternatives et des solutions aux crises actuelles. Seuls 5% perçoivent le développement durable comme une contrainte dans la vie personnelle ou professionnelle.

70% des étudiants considérent que le développement durable n'est pas assez pris en compte dans leur formation

Dans l'étude du REFEDD, on constate que les étudiants sont favorables à l'intégration du développement durable dans leur établissement, que ce soit dans la formation ou dans le fonctionnement du campus. Aujourd'hui, 70% d'entre eux trouvent la prise en compte du développement durable insuffisante dans le fonctionnement du campus et les enseignements.

Pour une meilleure prise en compte du développement durable dans les établissements d'enseignement supérieur, les étudiants sont en demande de plus de soutien, d'écoute et de prise d'initiatives de la part de l'administration. 84% des étudiants pensent en effet que l'administration est un acteur prioritaire dans l'intégration du développement durable dans l'établissement. Ils ont cependant conscience de leur propre responsabilité puisque 68% pensent qu'ils devraient eux-mêmes agir en priorité pour plus de développement durable dans leur établissement. Une démarche collaborative entre administrations et étudiants est souhaitée pour faire avancer le développement durable dans l'enseignement supérieur. Cependant, alors que 37% des étudiants jugent indispensable le lien administration/étudiants et que 39% le jugent utile, 37% le jugent compliqué.

Pour faire avancer l'intégration du développement durable dans l'établissement, les étudiants font des propositions concrètes, parmi lesquelles la prévention, la réduction et le tri des déchets, thème qui ressort particulièrement de cette consultation. C'est ainsi presque 1/4 des étudiants qui souhaite que leur établissement s'oriente vers une politique " zéro déchet ", bien au-delà des simples gestes de tri. Les étudiants demandent également que leur établissement " travaille l'attractivité du campus en lieu de vie " en favorisant les projets collectifs et la vie associative, en verdissant les campus ou encore en ouvrant davantage les espaces en dehors des temps de formation. On retrouve également un souhait de consommer les ressources de manière plus raisonnée (papier, énergie...).

Les étudiants sont prêts à s'investir pour un monde plus durable

98% des étudiants déclarent pratiquer au moins de temps en temps un éco-geste. Par exemple, 80% trient leurs déchets dès que possible et 50% consomment des fruits et légumes de saison dès qu'ils en ont l'occasion.

À l'approche de la COP21, 70% se disent prêts à se mobiliser pour la COP21 si on les informe sur l'événement et ses enjeux.

Ainsi, les étudiants ont aujourd'hui conscience de l'importance de l'urgence écologique et veulent voir se développer des campus et écoles exemplaires ! Charge aux établissements de ne pas manquer le coche !

Découvrez l'intégralité des résultats de l'étude du REFEDD sur le site refedd.org

Mathilde Emery