La mangrove du Pakistan en danger

Publié le 22 janvier 2015 par Pestoune

La mangrove est un écosystème unique et très fragile. Elle est composée principalement de palétuviers dont les racines s’implantent au carrefour des eaux douces et des eaux de merdans la zone de balancement des marées appelée estran.Elles constituent des stabilisateurs efficaces pour certaines zones côtières fragiles. Une faune et une flore particulière s’y développent, adaptés à la forte salinité des lieux, au cycle des marées et à la faible oxygénation du sol.

La mangrove pakistanaise s’étendait au début du XXème siècle sur 600 000 hectares, aujourd’hui elle n’occupe plus que 130 000 hectares. Elle protège les côtes et la mégapole Karachi, cité portuaire de 20 millions d’habitants, des tempêtes tropicales. Mais victime de la pollution, du détournement du fleuve Indus pour irriguer les terres, le développement industriel, des coupes de bois illégales elle disparait peu à peu.

L’un des problèmes du Pakistan est la déforestation, seulement environ 4,8 % du territoire est couvert de forêts, ce qui est bien loin de la norme optimale de 25 % préconisée pour un pays. Malgré le faible pourcentage de forêts au Pakistan, la déforestation continue à avoir lieu dans tout le pays, ce qui amène des menaces majeures tels la désertification, les inondations et la mise en danger de la faune.

En ce qui concerne la destruction de la mangrove, il y a un véritable impact catastrophique sur le pays.

En premier lieu, la mangrove est le lieu de prédilection de bons nombres d’oiseaux migrateurs (des balbuzards pêcheurs, des cigognes en bois, une variété de hérons et aigrettes, aigles à tête blanche, des cormorans, pélicans bruns, ibis et spatules rosées) qui venaient s’y reproduire. Mais elle est aussi l’habitat d’une multitude de micro-organismes, de serpents, de poissons divers, crustacés, mollusques, petits mammifères qui perdent leur habitats et disparaissent peu à peu.

La mangrove représente aussi un véritable enjeu économique pour ce pays. En effet le bois ligneux constituant cette forêt est particulièrement recherché pour la fabrication de bateaux, de meubles… mais il y a aussi un aspect médical. En effet de nombreuses espèces venant de la mangrove ont fait leur preuve et sont mondialement reconnus pour le traitement de maladies de peau, mais aussi contre la lèpre.

 

Et pour finir, la mangrove est la seule barrière protégeant le littoral contre les tsunamis, les tempêtes. En plus elle protège les côtes en limitant les dégradations de l’érosion des sols.

Comme nous pouvons le voir, il s’agit d’un écosystème indispensable et qu’il conviendrait de sauver à tout prix. Or la population, les gouvernants n’ont pas su anticipé et ont exploité massivement les ressources de la forêt. Aujourd’hui nous nous trouvons devant une catastrophe annoncée.

Le développement anarchique de la mégalopole Karachi grignote lui aussi sur la mangrove au risque de se retrouver devant une catastrophe écologique et humaine. Situés au carrefour des plaques tectoniques indienne, africaine et arabique, le Sud du Pakistan et Karachi subissent une activité sismique à l’origine de nombreux tremblements de terre et parfois même de tsunamis. Avec la destruction de la mangrove, c’est la seule protection contre ses énormes lames de fond qui disparait.

Le gouvernement, ayant pris conscience des enjeux,  a créé, il y a une dizaine d’année, l'Agence de protection de l'environnement du Pakistan (PEPA) et créé le Conseil pakistanais protection de l'environnement (PEPC). Ils tentent de replanter la mangrove mais il faut du temps, beaucoup de temps pour que la forêt retrouve sa splendeur et son efficacité et nul ne peut prédire le temps qu’ils ont avant que la nature ne fasse son oeuvre.

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Pakistan: le déclin de la mangrove, barrière... par afp

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