François Truffaut : l’exposition se termine bientôt

Publié le 22 janvier 2015 par Tempscritiques @tournezcoupez

La cinémathèque française consacre jusqu’au 1er févier 2015, une exposition consacrée à celui qui en fut l’un de ses plus assidus arpenteurs. Truffaut a toujours entretenu une relation particulière avec le grand temple de la cinéphile française qu’est la cinémathèque et plus particulièrement avec son créateur Henri Langlois, parrain des « jeunes loups de la nouvelle vague ». Nous avons visité pour vous cette exposition, et comme il ne vous reste plus que quelques jours pour vous y rendre, cela valait bien un petit article.

Depuis sa mort en 1984, à l’âge de 52 ans, François Truffaut fait l’objet d’un véritable culte. Les cinéphiles et cinéastes du monde entier se sont penchés sur l’analyses de ses films, la relecture de ses écrits ou même le commentaire des innombrables ouvrages et articles qui lui ont été consacrés. On le compare à Godard, on cherche les traces de ses idoles (Rossellini ou Hitchcock, entre autres) dans son œuvre, on se demande où, précisément, André Bazin, son père spirituel, a exercé une influence majeure.

L’exposition chapeautée par Serge Toubiana, le directeur de la cinémathèque, est à la fois une ludique porte d’entrée dans l’univers de ce cinéaste majeur, et un véritable moyen d’approfondir l’amour de son cinéma pour ceux qui y goûtent déjà depuis longtemps. Les deux heures (environ) nécessaires pour parcourir l’exposition nous permettent de découvrir certains aspects de sa biographie (enfance, service militaire, adolescence et études…) , ses premiers pas dans la critique, son premier métier, et bien entendu, sa très dense œuvre cinématographique. Photos et textes côtoient extraits de films et de castings, reconstitution de bureaux de travail, interview de collaborateurs, etc. Tout a été pensé pour appréhender d’une façon la plus large possible la vie cinéphilique de François Truffaut.

On connaît ses amours (Ophüls, Renoir, Hawks…) et ses coups de gueule (le cinéma de papa, Clouzot, Autant-Lara…), et à dire vrai, cette sincérité sans concession, ce mordant presque narquois, parfois injuste mais toujours entier, ne peut que nous manquer. On peut ne pas être d’accord avec lui, trouver que René Clair et Georges Lautner ont réalisé de très bons films, être irrité par ses prises de position tranchantes, mais on sera toujours séduit par cet être dévoué corps et âme au cinéma, et dont les films transpirent de cette passion sans borne. Ne disait-il pas, d’ailleurs, qu’il voulait que « le public pense que ses films ont été tournés avec 40° de fièvre » ?

Ce qui frappe, en définitive, c’est qu’à 52 ans, au terme d’une vie qui s’achève bien prématurément, Truffaut porte déjà sur les épaules l’une des filmographies les plus impressionnantes, hétéroclites et marquantes du cinéma français. Pour ceux qui n’auront pas la chance de se rendre à Paris d’ici début février, il est à noter que le catalogue de l’expo est déjà sorti aux éditions Flammarion. L’ouvrage présente une somme considérable de documents et textes, présentés sous une forme agréable et luxueuse.