Critiques Séries : Banana. Saison 1. Pilot (UK).

Publié le 23 janvier 2015 par Delromainzika @cabreakingnews

Banana // Saison 1. Episode 1. Pilot.


Si Cucumber parle d’un homosexuel de 46 ans complètement perdu dans la vie à la fois vis-à-vis de sa sexualité, de son couple et de tout le reste, Banana nous raconte dans ce premier épisode l’histoire d’un jeune garçon, passif et black, qui a connu une très belle histoire d’amour qui s’est achevée du jour au lendemain avec la mort de son petit ami. L’historie est terrible mais l’écriture et la mise en scène la transforme en une sorte d’accessoire à la fois léger et touchant. Russell T. Davies sait très bien s’y prendre mine de rien. Mais cette petite série cherche à nous raconter huit histoires différentes au travers de 8 épisodes. On retrouve alors le fonctionnement de beaucoup de séries pour adolescents de E4 et notamment la structure de Skins qui parlait d’un personnage par épisode avec des liens ici et là. Je suppose donc que c’est ce qui va se passer en plus des liens qu’il y a avec Cucumber puisque Henry fait une apparition dans Banana. J’ai beaucoup aimé l’histoire de Paul. C’est quelqu’un de touchant mine de rien qui n’a pas une vie facile. Il tente de se remettre dans son histoire d’amour mais à la fois de vivre sa sexualité. L’intégration de GrindR et des plans culs, de la recherche impossible de l’amour dans un monde où tout est superficiel (les coup de foudre dans le bus comme au début de l’épisode, c’est terminé).

Huit histoires interconnectées pleines d'esprit, drôles et uniques, couvrant différents aspects de la vie LGBT, mettant en scène de nouveaux talents émergents...

Je pense que le but de Banana est de faire une sorte de constat, celui de Russell T. Davies sur sa propre sexualité et comment elle est vécue aujourd’hui. Les applications ont changé pas mal de choses dans la vie des gays. C’est une façon facile de se rencontrer sans devoir jouer de l’oeil avec quelqu’un en face de nous afin de creuser pour savoir s’il est gay lui aussi. Au moins sur GrindR on trouve seulement des gays, en somme ce que l’on recherche. L’autre critique faite dans cet épisode de Banana ce sont les problèmes de ces rencontres : mentir sur son prénom, sur son âge, etc. est facile et c’est ce que va faire Paul afin de rencontrer ce garçon très en forme qui a une envie de baiser avec tout Manchester qui puisse le regarder. Le tout créé forcément des situations comiques (notamment le fait que Paul soit un éjaculateur précoce) et c’est ce que j’apprécie finalement dans cette série. Elle fait les choses bien et je n’en attendais pas moins de la part du scénario. Ce que j’aurais cependant aimé voir c’est un peu plus des personnages secondaires qui influencent tout de même énormément l’histoire de Paul au fil de l’épisode. Car si la critique de la société gay est là (les applications à plans culs sans attache, etc.) jusque même au fait que les relations durables c’est mort.

Au travers de ce côté ultra humoristique et léger, il y a quelque chose en quoi je me suis retrouvé. J’ai cru pouvoir trouver l’amour sur ce genre d’applications et dès qu’une nouvelle apparaît on nous fait la promesse qu’il n’y a que des gens qui veulent des relations sérieuses. Et finalement je me suis rapidement rendu compte qu’il n’y a rien que de tout ça alors je pense croire de moins en moins à l’amour et à sa durabilité. J’ai moi-même fait le même constat dans ma propre vie, comme celui qu’a pu faire Russell T. Davies sur une jeunesse qui le dépasse un peu aujourd’hui étant donné qu’il n’a pas l’âge de Paul. Mais il semble très informé et avoir fait ses petites recherches. Banana est donc un peu plus proche de ce que je connais de l’homosexualité par rapport à une Cucumber qui parle d’une autre génération. Mais cela ne veut pas pour autant dire que les deux sont de qualité très différente. Au contraire, j’ai tout aussi apprécié cet épisode de Banana que le premier épisode de Cucumber. Il y a une vraie recherche dans les deux, une vision des choses complètement différente mais une esthétique travaillée, des dialogues plutôt cocasses à égalité dans les deux séries, etc. En somme, tout ce que je pouvais demander de la part de Banana avant même qu’elle ne débute.

Note : 8/10. En bref, une très bonne petite comédie gai.