Musée Picasso à Paris

Par Mpbernet

Quand on visite ce musée récemment réouvert au public après 5 années de travaux et presque autant de controverses, on se demande ce qu'il convient d'admirer le plus du contenant – l'extraordinaire Hôtel salé constriuit entre 1656 et 1660 par l'architecte Jean Boullier de Bourges – ou de son contenu :  la collection d'oeuvres de Pablo Picasso la plus importante au monde.

Mais d'abord, cette émotion artistique, il faut la mériter : si vous n'avez pas acheté votre billet à l'avance, vous devrez attendre dans la magnifique cour en admirant le fronton, les statues, l'harmonie du bâtiment. Ensuite, c'est l'enchantement d'un accrochage judicieux, pas vraiment chronologique, mais qui permet au visiteur de distinguer et confronter les différentes périodes de l'artiste. Disons tout de même que nulle part ne figure une chronologie de la vie de Picasso, le visiteur est prié de se documenter avant … Là aussi, la culture, ça se mérite !

On croit savoir beaucoup de ce génie du XXème siècle. On a en mémoire bien des reproductions de ses multiples productions. Quitte à être parfois surpris du format de certaines peintures comme Deux femmes courant sur la plage, très petit en réalité, ou les multiples études préalables à certains chefs d'oeuvre, les variations autour de thèmes majeurs : le sexe féminin, le cheval qui hennit la tête en arrière, le Minotaure, les portraits de femmes … Autant de jalons dans le processus de création.

Je me suis plus particulièrement arrêtée devant le portrait d'Olga dans un fauteuil, l'autoportrait de 1901 (période bleue), Paul en arlequin, Olga pensive au col de fourrure, la statue de l'homme au mouton, l'interprétation du Déjeuner sur l'herbe, la sérénité de Claude dessinant, Françoise et Paloma, une petite Crucifixion

L'une des sections les plus émouvantes est celle de la collection personnelle et affective de Picasso : Degas, Cezanne, Courbet, Modigliani, Miro, Renoir, Derain, le Douanier Rousseau et surtout Matisse, et des influences qu'il en a sans doute tiré, comme l'immense sanguine des Trois femmes à la fontaine accrochée dans le hall d'entrée, rappelant les rondeurs des portraits de Renoir …

Un musée à voir et à revoir, clair dans sa disposition même si peu explicite ni didactique dans sa présentation … On en ressort l'esprit plein de lumière.

Musée national Picasso – Paris, ouvert tous les jours sauf le lundi à partir de 11 h 30 – 11€, et www.museepicassoparis.fr