Quand #Syriza gagne en Grèce, c’est toute la (vraie) gauche d’Europe qui reprend espoir

Publié le 25 janvier 2015 par Mister Gdec

Quand #Syriza gagne en Grèce, c'est toute la (vraie) gauche europénne qui reprend espoir

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On pourrait s'attendre à ce que je me réjouisse. Que je hurle haut et fort : " on a gagné ! ". Je suis parmi ceux en effet qui devraient légitimement jubiler devant la défaite des eurocrates libéraux, hier si arrogants, qui viennent de se prendre une sacrée raclée, et j'en suis fort aise. Ils en avaient franchement besoin pour que le déni de démocratie qui régnait en Grèce depuis la mainmise de la troïka sur leur pays trouve enfin une réponse, vu le niveau de désespoir populaire, de souffrance et d'inégalités qui régnait jusqu'alors. Une vraie revanche, qui n'est que justice. Comme je n'ai pas la mémoire courte quant à moi, souvenez vous de ce que l'on a pu entendre et lire après le début de la crise de la dette grecque, et à quel point les discours de certains étaient emprunts de condescendance et de xénophobie. La logique du " bienfait pour eux ! " était alors majoritaire, y compris dans les rangs d'une certaine gauche, et bien peu se sont élevés à ce moment là contre le traitement qui était fait au peuple grec, vers qui s'est toujours tourné mes pensées en priorité, là-bas comme ici. Moi, je sais en effet quel est mon camp, et pour qui, ou contre quoi je me bats : les méfaits d'un capitalisme carnassier, d'un libéralisme prédateur, et tous ses acteurs. Rien d'une girouette. Le réalisateur Costa-Gavras, interviewé sur iTélé, disait à l'instant qu'il s'agissait de " Ne pas satisfaire les banques, mais le peuple grec. " et allait dans mon sens en rappelant la grande humiliation, le vrai racisme envers le peuple grec qui régnait alors...

5 ans après, les eurocrates libéraux dominants qui n'ont su que semer 9 plans d'austérité inutiles, aux effets ravageurs, ont donc leur réponse et le revers de leur médaille, sans appel. ça leur apprendra à mépriser les peuples d'Europe. J'espère comme beaucoup que ce n'est qu'un début, un signe d'appel pour tous les peuples européens opprimés par une logique financière et politique impopulaire qui a tant fait pour le renouveau des mouvements d'extrême droite xénophobes, partout en Europe. Quand la vraie gauche redonne son honneur et du pouvoir au peuple grec, c'est en effet tous les peuples d'Europe, et tous les partis frères de Syriza qui reprennent espoir. Et je ris (jaune en vérité) de tant de tartufferie et de bêtise de la part de ceux qui aujourd'hui tentent de récupérer cette victoire qui est avant nous la nôtre, celle de la gauche du PS... Lequel aujourd'hui tente de nous faire croire que ce serait celle de toute la gauche, les misérables. Cette position est intenable, c'est d'une incohérence totale et d'une malhonnêteté suprême, puisque son cousin grec, le Pasok, à présent réduit à peau de chagrin, faisait partie avec les conservateurs de la coalition qui gouvernait, et qui vient de se faire battre à plate couture.

Rappelons en outre, comme le précise ce soir Mélenchon sur iTélé, qu'il y a quelques mois, Hollande et tous les dirigeants du PS ont refusé de recevoir Tsipras... L'hypocrisie de ces gens là n'est donc plus à démontrer. De l'autre côté de l'échiquier politique, une tentative de récupération tout aussi énorme, celle de Marine Le Pen, qui pousse le bouchon jusqu'à tenter de se placer dans les rangs des bénéficiaires de cette victoire de Syriza. Il est vrai qu'elle peut être encouragée en cela par les fauxcialsites libéraux qui œuvrent dans les médias, et tous ceux qui nous mettent régulièrement dans le même sac que le FN, sans le moindre souci de cohérence et d'honnêteté intellectuelle. Pas de bol pour elle, la ficelle est trop grosse, et Syriza a déjà répondu vertement :

La montée de SYRIZA et des forces progressistes en Europe non seulement constitue un barrage contre l'extrême-droite qu'incarne Mme LePen, mais se veut encore un message de soutien pour la démocratie adressé à tous les ennemis de cette extrême-droite. Nous n'acceptons pas de leçon de morale d'un parti qui a pour représentants des individus tels que messieurs Baltakos et Voridis [NDLR : M. Baltakos et M. Voridis appartiennent à des mouvances de l'extrême-droite grecque, et entretiennent des liens étroits avec les responsables du parti néo-nazi Aube Dorée]. Et ce d'autant moins quand les politiques d'austérité constituent le terreau de la montée de l'extrême droite.

Quelqu'un, sur twitter, disait à propos de cet étonnant soutien du FN, et j'adhère à ce propos, que cela démontrait surtout " leur appétence et leur compétence à la schizophrénie politique en soutenant un parti diamétralement opposé ". Tout est dit, dossier clos.

Cependant, tant que l'on ne sait pas si Syriza pourra gouverner seul, sans avoir à chercher des coalitions contre nature, il convient de se montrer prudent. Cela pourrait en effet tout changer. Une prudence qu'auraient du d'ailleurs observer un grand nombre de médias et de responsables politiques en France, qui ont pratiqué une désinformation honteuse et une propagande libérale éhontée en agitant des menaces de chaos en Europe si Syriza l'emportait aujourd'hui. ET les voilà qui aujourd'hui tentent aussitôt de relativiser la victoire de Syriza, à peine les résultats connus. Ces gens là n'ont vraiment honte de rien. Leur tentative de désinformation effrénée n'a donc rien changé : nous avons gagné. Pour résumer, reste donc à savoir si nous pourrons à présent gouverner seuls, et si cette victoire, ce que je souhaite profondément, va faire tache d'huile. Voilà qui en tous cas fait la nique aux analystes et autres chroniqueurs politiques à la petite semaine qui hurlent au populisme... Contrairement à ce que tentent de faire croire nos adversaires idéologiques, et à l'inverse de l'extrême-droite qui tente elle d'en sortir, grâce à nous, partis de gauche européens, l'émergence d'une conscience politique européenne est en cours de construction, et j'y adhère profondément. Souhaitons la même victoire à Podemos en Espagne. Et aux autres formations politiques véritablement de gauche qui ne se compromettent pas dans un social libéralisme qui partout échoue.

Ps. C'est Laurence Parisot et le Medef, en France, qui doivent être déçus.... (merci à Pierre Deruelle sur Facebook) :

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