Dans Une année studieuse, son livre précédent, Anne Wiazemsky avait arrêté le fil de ses souvenirs à son mariage avec Jean-Luc Godard. On les retrouve tous les deux, vivant dans le Quartier Latin en mai 68. C'est dire s'ils sont aux premières loges pour assister et participer, aux manifestations monstres et aux barricades, disséminées dans Paris. L'auteure n'a pas sa pareille pour raconter ces folles journées, on a l'impression de les vivre avec elle. A côté de cela, il y a la vie de couple à laquelle elle a parfois l'impression de sacrifier sa liberté. Jean-Luc est jaloux quand elle tourne loin de lui, avec les plus grands réalisateurs. La jeune femme est parfois confrontée à sa dureté, à son agressivité. Et nous annonce à la fin que deux ans plus tard, ils se sépareront mais que ses souvenirs-là, elle les gardera pour elle. Au-delà du témoignage, il y a la petite musique inimitable de sa voix. Et c'est pour cette musique que je la suis, livre après livre, même s'il y a des titres que je préfère à Un an après.
Un an après, Anne Wiazemsky, Gallimard