[Avant-Première] Le dernier loup : la vie rude de la steppe face à la modernité

Par Rémy Boeringer @eltcherillo

Chose peu commune dans ces lignes, Une graine dans un pot s’attaque aujourd’hui à un film asiatique. Bien que réalisé par un grand nom du cinéma français, Jean-Jacques Annaud  à qui l’on doit notamment le Nom de la rose adaptation du célèbre roman d’Umberto Eco, l’Ours qui traumatisa des générations d’enfants et Stalingrad retraçant la bataille des snipers dans les ruines fumantes de la ville, ce film nous vient tout droit de Chine, il est l’adaptation du roman de Jiang Rong, le Totem du loup, qui raconte son périple en Mongolie intérieure alors qu’il était un jeune militant communiste. Nous avons assister à l’avant-première de Le dernier loup en présence du réalisateur.

Chen Zhen et Yang Ke, deux étudiants chinois venu alphabétisé la Mongolie-intérieure

Ce film fut une bonne surprise. M’attendant à un film centré sur la vie des loups, je ne m’attendais pas à admirer une fresque aussi bien politique, qu’humaniste. En effet, l’histoire est celle de deux gardes rouges, quittant Pékin pour la Mongolie intérieure pour alphabétiser les populations et essayer d’améliorer les rendements de l’agriculture et ainsi faire face au grand défi de la Chine depuis des millénaires, celui de nourrir sa population.

Dans la tente du Chef mongol l’incompréhension règne

Nos deux héros, Chen Zhen (Feng Shaofeng) et Yang Ke (Shawn Dou), se retrouvent dans une tribu nomade d’éleveurs de chèvres et de chevaux. C’est un choc entre les deux cultures. D’un côté, les Chinois en marche vers la modernité et de l’autre les tribus mongoles, figées dans le temps et intégrées à une terre hostile, vivant en harmonie avec la Nature, pourtant leur plus grande ennemie. C’est de ce choc que naît la beauté de ce film, car, quand on est comme moi, un enfant des villes, on ne peut que se mettre à la place des deux jeunes chinois pour qui cette vie rude dans la steppe est une lutte de chaque instant. Une lutte contre les éléments, mais aussi contre des pratiques, que beaucoup qualifieraient de cruelles, nécessaires au maintient de l’équilibre naturel.

Jean-Jacques Annaud face à face avec l’un de ses acteurs

Les loups, quant à eux, sont un élément déterminant de cette nature, une sorte d’épée de Damoclès au dessus de la tête des Mongoles et surtout de nos deux chinois qui sont à la fois effrayés par ces grands prédateurs, mais aussi fascinés par leur beauté. Comment ne pas tomber amoureux du petit louveteau adopté par Chen Zhen ? Celui-ci, bien qu’élevé parmi les hommes, se révèlera être dangereux, une grande part d’instinct ne s’effaçant pas avec l’éducation. Le dernier loup sortira en salle le 25 février 2015.

Thomas Waret

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