Les robots s'emparent de la finance participative

Publié le 28 janvier 2015 par Patriceb @cestpasmonidee
Il n'est de plus sûr signe de l'arrivée à maturité d'un concept (financier ou autre) que de voir émerger des solutions qui en dérivent. Après la naissance d'un premier comparateur d'offres il y a 2 mois, l'apparition de la plate-forme d'investissement algorithmique LendingRobot confirme donc le statut solide de la finance participative.
Initialement, ses concepteurs ont développé cette technologie pour leurs propres besoins, après avoir constaté que, sous l'effet d'une popularité croissante, y compris parmi les investisseurs institutionnels, les demandes de prêt les plus intéressantes – en termes de rendement et de sécurité potentiels – publiées sur les sites leaders du crowdfunding étaient souscrites en quelques secondes, ne laissant aux particuliers que les miettes du marché. De toute évidence, les professionnels étaient déjà passés à la vitesse supérieure, et à l'automatisation de leurs interventions.
Partant de ce constat, le service de LendingRobot est conçu pour proposer aux particuliers des moyens identiques à ceux des spécialistes et leur redonner ainsi une place dans la course aux « bonnes affaires ». Dans une moindre mesure, notamment parce que Lending Club dispose lui-même d'une option d'investissement automatique (sommaire), son objectif est également de soulager les épargnants de la gestion quotidienne de leur portefeuille, d'autant plus lourde que la diversification est une composante essentielle d'une stratégie de minimisation des risques.

En pratique, le nouvel inscrit va d'abord fournir ses codes d'accès aux services de crowdfunding sur lesquels il souhaite intervenir (les 2 plus importants, aux États-Unis, sont actuellement supportés : Lending Club et Prosper) puis définir ses critères d'investissement, soit en choisissant parmi les 3 modèles standards de LendingRobot, soit en fixant ses propres règles sur la vingtaine de paramètres disponibles (objet du prêt, popularité, score de risque, qualité évaluée…), auxquels s'ajoute (naturellement) le montant maximal à apporter à chaque opération.
Dès lors, les algorithmes de la startup vont surveiller les sollicitations de prêt au fur et à mesure de leur mise en ligne, 24 heures sur 24 et 7 jours sur 7, et investir dans celles qui correspondent aux critères de l'utilisateur (si sa réserve de liquidités est suffisante), dans la seconde qui suit leur publication. Un espace privé permet de suivre en permanence l'état du portefeuille et un message quotidien récapitule les opérations réalisées. Le service est rémunéré par une commission directe, à hauteur de 0,45% de la valeur détenue en compte (au-dessus des premiers 10 000 dollars).
La vision de LendingRobot répond probablement à un vrai besoin, pour lequel la croissance actuelle du marché du crowdfunding laisse entrevoir une opportunité sérieuse, même si elle peut paraître marginale aujourd'hui. Dans un tout autre registre, cette initiative illustre avec éclat l'avantage que procure la créativité des acteurs de la « FinTech », lorsqu'ils peuvent développer de nouveaux services basés sur des solutions existantes. Les institutions financières historiques devraient en prendre de la graine…