L’homme qui ment, roman de Marc Lavoine, aux Editions Fayard, janvier 2015, 190 pages, 17€.
Des moments semblables à des films en super-8, les matins bol de chocolat et tartines-croissants, les baignades, les pique-niques, les parties de pêche à l’ablette, les marches sac au dos.
Marc Lavoine est un artiste. Chanteur, acteur, photographe (on se souvient de son livre de photos Polaroïd, 1er Rendez-vous, sorti l’année dernière), et désormais écrivain, Marc Lavoine réussit tout ce qu’il entreprend. Ce « roman d’un enjoliveur » raconte la vie de son père Lucien Lavoine, dit Lulu, éternel amoureux des femmes. Ce membre du parti communiste, qui adorait les films italiens, s’est marié à Micheline, la mère de Marc et Francis Lavoine. Seulement, elle ne fut pas la seule femme de Lucien, et les enfants en étaient les premiers témoins.
Tu étais un homme à femmes.
Marc Lavoine explique que ce roman est un « récit basé sur une histoire fausse », qu’il a écrit à partir de ses propres souvenirs d’enfant, et que les enfants se créent parfois des moments de vie. Il faut donc prendre ce livre comme un roman, et non comme une autobiographie. Marc Lavoine se rappelle de son enfance rue des Acacias, des moments passés avec son père, du communisme, de l’argent, de la Ford Capri remplaçant la 4L, des femmes, des multiples conquêtes de son père, de la tristesse de sa mère.
Je te vois vendre du muguet. Je te vois réfléchir, penser. Je te vois ne rien dire. Je t’entends te taire et les mots que tu penses, je les entends aussi. Je te vois fatiguée. Je te vois étendue dans ta chambre à demi close aux volets entrebâillés et aux rideaux presque fermés. Immobile, tu respires doucement. Tes sanglots déchirés ont le goût d’amour que tu sais déjà vaincu. Je te vois vendre L’Humanité-Dimanche. Je te vois vivante.
Les amoureux du chanteur retrouveront la délicatesse des paroles, et cette petite musique si particulière. L’homme qui ment est un récit tout en simplicité, douceur et poésie.
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« Reviens mon amour » – Marc Lavoine