Tous libertaires ?

Publié le 04 février 2015 par Christophefaurie
J’entends sans cesse le mot « libertaire ». Michel Onfray est libertaire. Et il admire Camus. Or, Hannah Arendt admirait Camus. Elle admirait aussi Clémenceau, grand nom du radicalisme, radicalisme qui a appliqué pacifiquement les idées de la Révolution. Elle admirait encore Rosa Luxembourg, et là on en arrive probablement à un Marxisme non totalitaire. Les Proudhon et les anarchistes tels qu’Elisée Reclus étaient aussi des libertaires ! Et Foucault et les postmodernistes, auxquels se rattache la gauche de pouvoir moderne, se disent libertaires ! Or Foucault est tombé amoureux de Hayek, le pape du néolibéralisme. Le néolibéralisme, mouvement libertaire ! Il en est de même des multimilliardaires du numérique. En particulier du patron d’Uber. Comment s’y retrouver ?
Typologie Je propose deux critères de sélection.
  • L’attitude à l’homme. Suis-je humaniste ? C’est-à-dire, suis-je convaincu que les hommes sont égaux, parce qu’ils partagent une même essence (l’Humanité), ou qu’il y a des inférieurs et des supérieurs, des élus et des damnés ?
  • L’attitude à la société. La vois-je comme une force d’oppression, qu’il faut détruire, ou comme une mère qui doit donner à l’individu ce dont il a besoin pour exprimer son potentiel ?



HOMME



Egal Inégal

SOCIETE Destructeur Foucault et le Postmodernisme Néolibéraux Les milliardaires du numérique Les oligarques.

Formateur Elisée Reclus et les anarchistes français Camus, Clémenceau et les Radicaux Le protestantisme luthérien


Nous ne sommes pas tous libertaires Alors, tous libertaires ? Il est possible que l’humanité soit à nouveau segmentée en 2. Critère : attitude à la société.
  • Est-elle première, supérieure à l’homme, ou, au contraire, 
  • est-ce un outil que l’Homme doit utiliser pour servir ses intérêts ?
Toute la question du changement, mon sujet, est là. Le changement est l’art de transformer la société pour qu’elle convienne à l’homme. C’est aussi ce que les Grecs entendaient par « politique ».
PS. Du bon usage de la case Peut-on mettre les gens en cases ? Certainement pas. En fait, tous ces mouvements sont proches. Le protestantisme, en particulier, semble un paramètre déterminant. Hayek et Elisée Reclus étaient protestants (Elisée Reclus aurait dû devenir pasteur). Hayek, dans La route vers la servitude exprime des idées similaires à celles de Reclus, à savoir que la société est faite de gens de confiance. Ce qui est une idée protestante, à l’œuvre en Allemagne : la société donne une éducation qui rend l’homme capable de bien se comporter. Mais ce n’est pas que protestant. Clémenceau et Jaurès pensent de même, d’où les Hussards noirs français…
Bref, les cases, ça ne marche pas. Mais c’est pratique pour simplifier un problème !