Ils ne l’emporteront pas au paradis

laLa coïncidence est frappante . Alors que sort sur les écrans le documentaire de Harold Crooks sur le scandale planétaire de l'évasion fiscale "le prix à payer " le géant APPLE annonce un bénéfice trimestriel record de 18 milliards de dollars. Personne n'avait fait mieux. Pour la firme à la pomme le prix à payer ne sera pas bien lourd :2% d'impôts grace à la magie de "l' optimisation fiscale "qui permet , quand on fait des profits partout de ne payer d'impôts nulle part

Et APPLE n'est pas seule, évidemment, la plupart des multinationales pratiquent ce genre de sport. Pour les peuples en revanche le prix à payer est considérable. Pour compenser le manque à gagner les états assomment d'impôts les classes moyennes. De plus en plus endettés ,ils coupent dans les dépenses publiques et les aides aux plus démunis et imposent à leurs citoyens des purges austéritaires qui conduisent à un appauvrissement de la majorité au profit d'une poignée de privilégiés

Qu'attendent les peuples pour réagir, interroge le film ,et imposer à leurs gouvernements de s'unir pour adopter des règles communes , plutôt que de se faire concurrence dans une course au dumping fiscal ?

Le choix des grecs , à cet égard ,est de bon augure Syriza faisant de la lutte contre l'évitement de l'impôt une priorité .Dans un pays où la perte sèche pour l'état est estimée à 45 milliards d'euros par an le chantier est vaste ,et urgent car derrière Syriza , les neonazis d'Aube dorée demeurent en embuscade , prêts à exploiter la détresse des gens. Si l'on y prend pas garde, souligne le film, le prix à payer pourrait bien être la ruine de nos démocraties.

Michel Abescat Télérama N°3395