Coup de mâchoire sur un coup de Trafalgar: Mais que fait l'Italie

Publié le 10 février 2015 par Romain Delannoy

 Sur ce blog, je dorlote beaucoup les espaces même si j'ai toujours la rubrique "Out" pour les villes, pays et régions du mois. Mais comme je suis mauvais dans l'âme, j'aime critiquer mais les critiques seront toujours justes. Je serai comme un vengeur masqué contre toutes les arnaques touristiques ou les situations inacceptables. Ca va défoncer du gen, je vous le dis.

 

Cible du coup de mâchoire: Le ministère de la culture italien

Coup de Trafalgar subi: Les sites italiens en péril

0,2%, voilà le chiffre exact que l'Etat italien alloue à la culture. Cependant, l'Italie qui reste pour le moment le 5e pays le plus visité du monde (encore pour longtemps?) voit son patrimoine s'effondrer un peu plus chaque année. Des sites comme Venise, Pompéi, la Cène ou la chapelle sixtine mériteraient à eux seuls un article dans cette rubrique et j'en écrirait un surement un jour. Alors que Matteo Renzi venait d'être élu, des pluies abondantes ont encore fait s'ébouler des pierres de l'arc de Vénus en mars dernier. Pompéi est un sujet épineux, un casse-tête chinois pour tous les ministres italiens affiliés à la culture qui ne savent plus quoi inventer pour tenter de le sauvegarder. Les plus belles villas et les plus belles peintures sont d'ailleurs fermées au public car le risque de dégradation est grandissant. C'est bizarre de se dire que le volcan qui avait fait s'éteindre la cité l'a mieux conservée que les générations humaines qui lui ont succédée. Pompéi mériterait un article plus développé et je vous promets d'en faire un un jour tellement le sujet est vaste.

Pompéi anéantie par les eaux

Evoquons les peintures, dont les deux plus célèbres: la Cène de Léonard de Vinci à Milan et celle du plafond de la chapelle Sixtine du rival Michel Ange à Rome. Les touristes qui prennent en photo dégage de nombreuses toxines, respirent, colportent la poussière, transpirent ... Bref, leur nombre monstrueux met en danger ces chefs d'oeuvre d'autant que la plupart viennent parce qu'il faut le faire. Avec cinq millions de spectateurs pour la Sixtine et les nombreux visiteurs qu'on attend à Milan pour l'expo universelle, les deux peintures ne seront pas à l'abri cette année et risquent à leur tour de disparaître. Là aussi, il y a urgence.

J'évoquerai enfin le cas de la Sérénissime. Venise, dans ses cartes postales, évite soigneusement de photographier les monstres marins plus grands que la basilique Saint Marc. Les immenses paquebots font des remous et mettent en péril toute une cité bâtie sur pilotis. Il ne s'agit pas là du temps qui combat la ville mais bel et bien de l'action néfaste du tourisme de masse, un tourisme qui plait de moins en moins aux autochtones. Venise dans un futur proche ou lointain pourrait être engloutie et passer à l'état d'Atlantide si des mesures nécessaires ne sont pas prises. Et je ne vous parle pas de l'Aquila, maintes fois malmenée par les séismes. Mon article n'est qu'un préquelle qui donnera lieu à d'autres articles beaucoup plus fouillés sur chacun des sites. Si la tour de Pise se redresse, alors pourquoi pas ces sites fabuleux que nous aimerions laissés aussi intacts que nous les avons connus après notre mort?

Les monstres qui tuent Venise