Du Bien et du mal et de l'amour

Publié le 13 février 2015 par Joseleroy

Une lectrice du blog me pose des questions:

"Comme je l'ai indiqué sur le blog de David Dubois, les défenseurs de l'idée de la Conscience unique, source de tout et qui constitue tout ce qui existe, me semblent incapables de fonder une éthique humaniste de manière cohérente. En effet, si vous êtes fondamentalement la Conscience, la Source de tout, n'êtes-vous pas aussi le libre créateur de toutes les horreurs commises par les pires des crapules, qu'il s'agisse des terroristes ou des dictateurs ? (Et que dire des catastrophes naturelles ou des maladies qui nous touchent ? La conscience unique serait vraiment sado-maso alors...)
Cette idée de Conscience unique, qui serait tout et contiendrait tout, est, selon moi, à la base de bien des dérives possibles. Ramana Maharshi aurait d'ailleurs dit en parlant de l'homme réalisé face au problème des vies prises par le meurtre que "même s'il est amené à les détruire toutes, aucun péché ne pourra atteindre cette âme pure" (Eleonore Braitenberg, Ramana Maharshi, L'Enseignement de Ramana Maharshi, Albin Michel, 2005, p.53). Certains ne se sont d'ailleurs pas gênés pour faire du bien et du mal des notions illusoires et justifier ainsi toutes les atrocités.
Et si comme David Dubois le pense, la Source est parfaite, mais incomplète, alors cela ouvre la porte à des tas de contresens."

Le problème de l'éthique se pose à toute philosophie quelle qu'elle soit et pas seulement à David ou à moi  qui défendons (à peu près dans les mêmes termes) la perspective d'une conscience unique.

J'ai déjà parlé de cela dans mes livres, notamment dans "S'éveiller à la vacuité "ou "vivre éveillé", mais vous n'êtes pas obligé de tout lire.

Percevoir la conscience unique à la source du monde est l'unique moyen pour fonder une éthique cohérente car si je sais et si je vois que tout est un, je ne peux violenter autrui. Celui qui voit sa vraie nature est conduit à l'amour. Toutes les traditions authentiques le disent et tous les sages le montrent dans leurs actions. C'était le cas de Ramana par exemple, qui était le plus doux des hommes même avec les animaux. Tout le monde était et est encore végétarien à l'ashram de Ramana et on y nourrit aussi tous les jours les pauvres gratuitement.

Les crapules comme vous dites se comportent violemment par ignorance de leur vraie nature (les frères Kouachi par exemple).

Dans la voie que j'enseigne (la vision sans tête), c'est en percevant que je ne suis pas face à face avec autrui mais face à espace que j'accède à l'amour. Ce sont des exercices sur la relation qui sont très puissants et efficaces. La vacuité de l'individu est rempli par l'amour de l'autre.

Voilà pour le mal moral.

Pour les catastrophes naturelles, ou les virus etc. ces événements relèvent à la fois de l'homme et du monde. Les tremblements de terre sont catastrophiques parce que l'homme construit parfois dans des zones à risque. L'appât du gain a souvent un rôle non-négligeable (encore un oubli de sa vraie nature).

Et pour ce qui relèvent du monde, c'est au-delà du bien et du mal. La manifestation de cette conscience ne peut se produire autrement qu'elle n'est. Et il me semble que bien souvent nous pouvons être saisi par la perfection de ce qui est.

je livre ces quelques remarques à votre réflexion.

merci

(à suivre)